Fiche costume
Mariages en Bretagne
Bas-Léon 1938
Mariage de Marie-Anne Le Guen & Yves Riou
Terroir
Bas-Léon
Commune de Milizac
Date
1938
Cette fiche est extraite de "Mariages en Bretagne", un projet de Kendalc'h qui vise à valoriser les costumes d'un couple de mariés et de leurs parents, permettant de comparer l'évolution des guises et l'importante diversité des mises d'un même terroir. Les costumes exposés ici représentent la dernière mode traditionnelle portée dans ce terroir.
Rédacteur
Ronan Autret
Groupe : Mariage le 21 avril 1942 à Lanrivoaré de François Kermorgant, né le 11 mai 1912 à Porspoder, et de Marie-Jeanne Milin, née le 3 juillet 1919 à Lanrivoaré. La photo de groupe a été prise à Saint-Renan. La mode est respectée car cette année il est difficile de s’approvisionner en tissu. Marie-Jeanne porte une jupe plus longue sûrement prêtée par une cousine ou un membre de la famille. - Collection Ronan Autret
Mariage de Marie-Anne Le Guen et d’Yves Riou en 1938 à Milizac. - Collection Ronan Autret
Nous sommes en 1938 à Milizac, Yves Riou épouse Marie-Anne Le Guen. La mariée porte la coiffe du pays, la « Choukenn ». C’est une « Supellinenn », de la famille des coiffes laitières, coiffe archaïque qui fut conservée tradivement dans le Bas-Léon jusqu’en 1980 environ. Son sobriquet est « Penn-paket », littéralement tête enveloppée ou tête empaquetée. Les cheveux sont lissés vers l’arrière et deux nattes sont plaquées contre la tête de façon à réaliser la coiffure la plus plate possible. La coiffe est montée sur une sous-coiffe appelée « Boned blev ». Les ailes sont pliées en deux ou trois plis et le fond est creusé de façon à créer un « bénitier». Le costume se compose d’un chemisier monté solidairement avec la jupe, d’un châle cachemire, d’un tablier à grande bavette blanc écru, typique du canton de Ploudalmézeau. Le marié, devinez ? Eh oui, comme les autres ! Il a opté pour le costume trois pièces de ville. La mère de la mariée porte un costume de 1910 avec une coiffe non brodée à large visagière, un châle d’étamine noir non brodé et non frangé et un tablier de crêpe de soie noire. Le père du marié porte un costume où seuls le chapeau taupé, garni d’un large ruban de velours, et la
chemise rappellent les modes passées. Dans la majorité des cas en Bretagne, mais nulle part sans doute plus que dans le Léon, une cérémonie de mariage n’était célébrée sans qu’y soient associés les défunts des deux familles. Le lendemain ou retour de noce, les mariés et leurs parents vont donc se recueillir sur les tombes.
« Reiñ intañv da intañvez
‘zo lakaat an daou zen
en o aes. »
Boucle du Bas Léon, en laiton dans laquelle passent les guides de velours, un élément traditionnel du chapeau léonard. Plusieurs types de boucles illustrent les principaux métiers des hommes dans le Léon. Ainsi sont représentés par le biais de gravures l’élevage des chevaux, l’agriculture céréalière, des primeurs ou les métiers liés à l’exploitation du bois. Dans les foires, cela permettait de définir la profession de chacun en examinant la boucle de son chapeau.
Photo François Le Gal
Photo François Le Gal
Le devantier ou piécette est un élément très couvrant dans la partie Est du Bas Léon. Il est ajouré par une fine broderie ton sur ton. Le châle cachemire fut délaissé par les paysannes durant la première partie du XXe siècle après avoir été un signe de richesse. à partir de 1935 environ, il est remis à l’honneur car ses couleurs ravissent les yeux des mariées. Photo François Le Gal
La choukenn ou « Penn-paket » est la coiffe emblématique du Bas Léon, elle est après le Comté nantais, le bassin rennais et le Trégor, la quatrième mode en Bretagne en terme de superficie. Après le repassage, les bouquets sont « gaufrés » grâce à un fer à coque qui permet de faire ressortir la beauté des broderies florales. Photo Myriam Jégat