Famille de danse
Les quadrilles
Par Michel Guillerme
Le XIXème siècle
Dès la fin du XVIIIème siècle, étant donné la profusion des contredanses, on va commencer à les regrouper sous l’appellation de pots-pourris et petit à petit, on va les stabiliser pour aboutir au final (vers 1850) à l’élaboration de quadrilles ordonnés avec cinq figures obligées:
- le pantalon
- l’été
- la poule
- la pastourelle
- la cinquième reste libre, souvent un galop
et c’est au moment où il est stabilisé que le quadrille (première génération) va tomber en désuétude.
Parallèlement à la pratique des contredanses et quadrilles, apparaît d’abord dans les salons une nouvelle danse importée par les guerres napoléoniennes du Piémont, Lombardie, Frioul : La Montferine.
Elle arrivé dans la seconde moitié du XIXème siècle en Haute-Bretagne; il y avait une sorte de besoin (autour des pardons) et a donné une multitude de dérobées et la mode s’est répandue en Trégo et Haute-Cornouaille (Pays Rouzic).
Le quadrille à cinq figures étant tombé en désuétude, après 1850, on a tenté de relancer la mode par la création entre autre du quadrille des Lanciers qui n’a rien donné en milieu traditionnel et le quadrille américain qui a fait quelques «petits» en Bretagne.
Du Moyen-âge à la Révolution française, les emprunts et l’assimilation se font très lentement, des décennies, parfois des siècles; au XIXème siècle, de par l’émergence de la petite bourgeoisie, des artisans, des petits fonctionnaires dans les bourgs.... L’arrivée des nouvelles pratiques de danse en milieu populaire est souvent fulgurante.
Il en est ainsi pour encore une toute nouvelle manière de danser, celle dite en couple fermé et une nouvelle danse venue de la Slovaquie va faire son apparition de l’opéra (1840) aux salons parisiens puis très vite un peu partout dans les provinces: la Polka, et ses variantes polka piquée, pas des patineurs... Vont suivre la valse, la scottish, la mazurka, venues de Pologne.
Il est à noter malgré ce que l’on pense que si la polka a déferlé sur la Bretagne, la Haute d’abord, la Basse ensuite, la mazurka, à part en milieu bourgeois, exceptée en Pays de la Mée, n’a pas été pratiquée et n’a rien donné en milieu traditionnel.
Voici un florilège de ce qu’on peut trouver principalement dans les terroirs les plus à l’Est de la Bretagne né de ces nouvelles modes: la polka piquée, la polka russe, la youchka, la hongroise, la badoise, la troïka, la circassienne, la tsarine, la valse anglaise, la mazure, le pas de sept, la sagantine, la varsovienne, la paskovia, et de nombreuses autres...
Un mélange d’éléments de contredanse et de danse en couple fermé va donner une série de nouvelles danses, les sacristains et les moulinets notamment en Comté Nantais et dans le Rennais.
Je vais terminer par illustrer le fait que la mode pénètre de plus en plus vite dans le milieu traditionnel.
Une danse a eu une immense vogue jusqu’après la seconde guerre mondiale en Pays de Fougères, tout le bassin Rennais, le Poudouvre, Penthièvre, la Basse-Loire et a commencé une incursions vers les Monts d’Arrée; il s’agit de l’Aéroplane (Aréoplane localement) folklorisée en «bal»;
... 1893 Opéra-Bouffe «Blanche de Castille» Bal des aviateurs...
Du pot pourri au quadrille français à cinq figures
- Le Comté nantais (Jans, Grandchamp des Fontaines, Malville, Basse-Loire…)
- Saint-Brieuc
- figures de quadrilles démantelés (étés, avant-deux, avant-quatre, pantalons, poules, pastourelles, galops…) des Pays de la Mée et autres terroirs du Comté nantais, du Bassin rennais, du pays de Dol, du Penthièvre…
Lanciers et Américains (après 1850)
- Guérande, La Madeleine, Saint-Joachim
- Cancale
- Le Tout Petit, Vignoble
Le couple fermé
- Polka (1844)
- Valse
- Scottish
- Mazurka