Fiche costume
Mariages en Bretagne
Rennais
1919
Mariage d'Angèle Crublet & Pierre Collet
Terroir
Pays de Rennes
Commune de Liffré
Date
Fin 1919
Cette fiche est extraite de "Mariages en Bretagne", un projet de Kendalc'h qui vise à valoriser les costumes d'un couple de mariés et de leurs parents, permettant de comparer l'évolution des guises et l'importante diversité des mises d'un même terroir. Les costumes exposés ici représentent la dernière mode traditionnelle portée dans ce terroir.
Rédacteur
Michel Guillerme
Oui, la Grande Guerre est finie, et la vie sous tous ses aspects reprend... Et comme le promis est de retour, on va célébrer les engagements pris avant le terrible chaos. Nous sommes à Liffré, petite ville au nord de Rennes en cette fin d’année 1919. C’est encore, mais plus pour très longtemps, l’occasion de respecter quelques traditions notamment le dîner des « fiances » réunissant parents, grands-parents, parrain et marraine. On a mis aussi « la bonne vierge dans le persil », ce qui a consisté à mettre la statute de la vierge Marie dans le jardin aux pieds des rosiers, une semaine avant les noces, histoire de s’assurer beau temps. La Grande Guerre a provoqué une formidable émancipation pour la femme et on le voit déjà sur la toilette d’Angèle, la jeune mariée. Plus de caraco baleiné ni de jupe longue qui entrave, plus de châle, plus de devantière, mais seulement une robe plus courte, très souple, en soie noire, rehaussée d’un perlage de jais. Reste la coiffe, le « Papillon ». C’est en fait la « Catiole » qui a diminué et qui disparaît sous la couronne de fleurs d’oranger assortie à la livrée. Pour Mantine, sa mère, pas question de souscrire à cette mode récente de la ville. Elle arbore une superbe parure, châle et tablier assortis, à motifs de velours découpés et rebrodés sur du tulle. La coiffe s’appelle « Polka » ou « Marie-Louise », spécifique du Coglès, du Vendelais et d’autres terroirs rennais. Les hommes se ressemblent tous dans leur costume trois pièces.
« Marie ton gâs
quand qu’tu voudras,
marie ta fille
quand qu’tu pourras.
Et en avant pour les noces... »
Photo François Le Gal