Fiche costume
Mariages en Bretagne
Pays de Lorient 1946
Mariage de Juliennes Hélo & Louis Le Guennec
Terroir
Bas-Vannetais - Pays de Lorient
Commune de Cléguer
Date
15 août 1946
Cette fiche est extraite de "Mariages en Bretagne", un projet de Kendalc'h qui vise à valoriser les costumes d'un couple de mariés et de leurs parents, permettant de comparer l'évolution des guises et l'importante diversité des mises d'un même terroir. Les costumes exposés ici représentent la dernière mode traditionnelle portée dans ce terroir.
Rédacteur
Gaëlle Larboulette
Nous sommes à Cléguer, pays de Lorient, et en ce 15 août 1946, Julienne Hélo épouse Louis Le Guennec. Julienne porte une camisole, une jupe perlée et un tablier en satin brodé et perlé. Sa coiffe dite « Aéroplane » est en tulle brodé, tout comme son haut col. La couronne de fleurs d’oranger évoque la virginité et l’éternité car elle ne s’altère pas avec les années. Les manchettes ont disparu, mais subsiste une bande perlée de canetille. Dans les dernières années de gloire du costume lorientais, les femmes arboraient pour leur mariage la mode du tablier blanc. Seul vestige du passé, la parure de dentelle (col et coiffe) est parfois transmise d’une génération à l’autre. Le costume de la mère est de l’époque précédente et composé des mêmes pièces mais sans perles ni broderies. Le tablier est de soie prune, couleur très prisée sur la région lorientaise. Le marié est en costume de ville mais le père porte encore le gilet traditionnel et la chemise à plastron sous une veste de ville. Particularité des neuf communes du pays de Lorient, le chapeau a une boucle devant et pas de guides. En pays de Lorient, la coutume voulait que la noce (hormis le marié et son garçon d’honneur) vienne chez la famille de la jeune fille pour le fameux « kafe-krampoueh », le petit dejeuner confectionné par la mère et la grand-mère de la jeune fille. Plus de 150 personnes furent invitées, et comme souvent en pays lorientais la noce dura trois jours. Pour la noce de Julienne et Louis le Guennec, il a été fait appel à un photographe réputé de la region surnommé « Joachim Blev » et qui était connu pour mettre un certain temps à prendre le cliché ! Il fallait être patient…
« An hini a blij
ar c’hizhier dezhañ
en deus ur wreg koant.»
Photo Jean Le Goff
La coiffe de Lorient a la particularité d’être en deux parties : le « béguin » placé en dessous et la coiffe, aussi appelée « plateau » qui vient reposer sur celui-ci. Photo François Le Gal
En 1946, le velours, la soie ou encore la moire ont laissé place au satin perlé et brodé au fil de soie.
Photo François Le Gal
Photo François Le Gal
Chez l’homme, la sobriété du costume lorientais laisse tout de même apparaître l’aisance de la famille notamment grâce à la boucle du chapeau qui pouvait être en argent, et, pour certaines, incrustées de pierres. Photo Myriam Jégat
Si la mère porte encore le sautoir, sa fille lui a préféré la broche et le collier en filigrane. Photo Myriam Jégat
Julienne Le Guennec, fière de son terroir, portera la coiffe de Lorient jusqu’en 1996.
A droite : Du milieu du XIXe siècle jusque dans les années 1920, la coiffe tombe sur les oreilles. Dans les années 1930, et ce jusqu’aux dernières femmes portant la coiffe, elle se portera à la verticale ou droite.
A droite : Du milieu du XIXe siècle jusque dans les années 1920, la coiffe tombe sur les oreilles. Dans les années 1930, et ce jusqu’aux dernières femmes portant la coiffe, elle se portera à la verticale ou droite.