Le terroir

C’est un vaste ensemble rayonnant autour de Loudéac, où l’on pratiquait la ronde. C’est une importante région de passage. Il est à noter que ce terroir, partie sud du Penthièvre, s’étend également en Cornouaille à l’ouest (région de Mûr-de-Bretagne) et jusqu’aux confins du Porhoët au sud-est. A l’intérieur de cet ensemble, on peut schématiquement reconnaître trois zones :

• la partie où l’on danse la suite obligée à quatre danses
• la partie où la suite comprend deux danses (la frange sud-est)
• la partie où l’on trouve aussi les danses en quadrette (Plouguenast, Langast, Plessala).

Les occasions de danse étaient, un peu comme partout, les noces, les pardons, les fins de grands travaux agricoles, les veillées du premier de l’an... Pendant l’entre-deux guerres, lors des fêtes locales, les organisateurs programmaient souvent un « bal au son du biniou » et parfois même, un concours de danse. A Saint-Guen, lors des fêtes locales (la Madeleine), on dansa de la sorte jusqu’au tout début des années 1950.

Danses principales

Suite obligée à quatre danses

• Ronde
• Baleu
• Ronde (qui peut être remplacée par une ronde jeu)
• Riquegnée (qui peut être remplacée par un passepied jeu)

Rondes jeu

• De sur les ponts de Nantes
• Bonjour ma petite cousine
• Ronde décrottée
• Ronde picotons
• Ronde retournée
• Auparavant de nous en aller

Passepieds jeu

• Cotissons la nozille
• J’ai deux oeufs dans mon panier

Autres danses

• Les gars de Guilloton
• L’enlevée
• Les contre-danses
• Bal de Plessala
• Forières de Plessala
• Forières de la Motte
• Dérobée de Plessala

L’accompagnement musical

La forme la plus traditionnelle est le chant, mené par l’un des danseurs, auquel répondent tous les autres participants. Cependant, lors des grandes occasions (mariage, concours...), on faisait appel à des musiciens :

• le couple biniou-bombarde, parfois accompagné d’un tambour
• un couple de clarinettes
• l’accordéon (de tradition plus récente).

Certains musiciens (les frères Donnio de La Motte, les Bocher de Saint-Connec...) étaient très connus et le territoire où ils intervenaient dépassait largement celui de la Ronde.

Le costume

Comme le souligne René-Yves Creston dans son ouvrage Le costume breton, le groupe vestimentaire de Mûr-Loudéac « est la seule exception à la règle qui veut que le port d’un costume affirme l’appartenance de celle ou celui qui le porte à une population bien déterminée ». Ceci s’explique par le fait que ce terroir appartenant en grande majorité au Penthièvre, s’étend aussi en Cornouaille. Le costume connaît une unité sur tout le territoire (Mûr, Uzel et Loudéac), malgré quelques spécificités locales. En ce qui concerne la coiffe, appelée « le capot », elle n’a pas cessé de rétrécir entre les premiers témoignages laissés par François-Hippolyte Lalaisse et la fin de traditon. Le grand châle (uni, le plus souvent noir et parfois brodé, tapis ou tartan) était porté lors d’occasions importantes. Les hommes quant à eux ont abandonné le costume assez tôt. Dès la fin de la première guerre mondiale, il n’y a plus que les hommes âgés qui portent encore le costume ou du moins certaines pièces comme le chapeau.

Bibliographie

• Fiche technique Kendalc’h
• Cahier Dastum n° 4. 1976
• Cinq carnets de chants des pays de l’Oust et du Lié