Fiche de danse

Rond de Landéda

Terroir

Bas-Léon

Vidéos et musiques

 

Rédacteurs

La CDKc a souhaité inscrire au répertoire commun cette danse issue du branle simple et a sollicité Ronan Autret , qui sous les informations et la conduite d’ Erwan Tanguy qui a été témoin de cette danse à Landéda, a élaboré cette fiche de danse. La CDKc a désigné Ronan Autret et Erwan Tanguy comme référents de cette danse, qui ont rédigé cette fiche en 2013.

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Famille de danses

Branle ancien

Structure de la danse

Danse unique

Accompagnement traditionnel

Chant
Vielle
Violon
Clarinette

Forme de la danse

Appellation

Jean-Michel Guilcher précise que « le nom de ridée est connu sur tout le littoral du Bas-Léon. La plupart (des danseurs) le réservent à une ronde identique à bien des laridés vannetais. Avec ou sans nom, celle-ci a été dansée partout de Lilia à la pointe Saint-Mathieu. »

Situation géographique et historique

Le Bas-Léon est un terroir situé à l’ouest  de l’évêché du Léon. Il est bordé par la Manche, la mer d’Iroise, la rade de Brest et le cours de l’Elorn. Sa limite orientale est une ligne Landerneau - Lesneven. Ce terroir comporte une cinquantaine de communes auxquelles viennent s’ajouter l’île Molène et l’île d’Ouessant malgré sa mode vestimentaire particulière.

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Informateurs, témoignages et transmission

Les rédacteurs de cette fiche se sont appuyés sur les témoignages de Hélène et Jean-Michel Guilcher, René et Louis Hall, Erwan Tanguy et Annie Le Goaster.

Occasion de danse

Toujours à propos de la ronde aux trois pas du Léon, Hélène et Jean-Michel Guilcher dans Annales de Bretagne LIX de 1952 écrivent : « Une des principales occasions de danse étaient les aires neuves. Du premier juin aux battages, c’était tantôt dans une ferme tantôt dans une autre, grande réunion de parents, de voisins, d’amis, venus aider à refaire l’aire à battre. On tassait l’argile fraîche aux pieds en dansant… La danse était aussi pratiquée non seulement dans les fêtes : mariages, pardons, foires, feux de la Saint-Jean, mais encore en toute occasion dans la vie courante, sur la plage, aux champs en gardant les bêtes, sur la place, en famille, etc. Il n’était pas toujours nécessaire que garçons et filles fussent réunis : les hommes autrefois dansaient souvent ensemble entre eux. »
Le rond de Landéda se situe dans le même terroir que la ronde à trois pas. Il n’y a donc pas de raison de penser que les occasions de danses étaient différentes.

Origine et famille de danse

Hélène et Jean-Michel Guilcher  écrivent, à propos d’une autre danse que le Rond de Landeda, dans « Annales de Bretagne LIX de 1952 »  : « Nous ignorons à quelle époque la danse ronde apparaît en Léon. On garde à Saint-Michel (quartier de Plouguerneau) le souvenir d’une autre danse en ronde tournant toujours vers la gauche, que la danse à la mode Guisseny (dénommée aujourd’hui round pagan) aurait remplacée. Cette danse, abandonnée à Saint-Michel, subsiste à Lilia et à l’ouest de l’Aber Wrac’h ». Ils nous donnent ainsi les clefs de l’histoire du rond de Landéda, commune qui se situe de l’autre côté de l’Aber Wrac’h par rapport à Lilia. Le rond de Landéda progresse en effet toujours vers la gauche, avec une fioriture de pas qui le différencie du rond dansé à Lilia (voir Danses de toutes les Bretagnes volume IV : Le Léon), mais la parenté des deux danses est évidente.
Le rond de Landéda est une forme évoluée d’une danse du fond ancien. Comme pour l’ensemble des danses traditionnelles de Basse-Bretagne, la pratique régulière du rond de Landéda a fortement décliné à partir de la fin de la deuxième guerre mondiale. Les derniers danseurs traditionnels observés par René Hall, Louis Hall et Erwan Tanguy l’ont été lors d’une veillée à Saint Renan en 1975, au cours de laquelle des danseurs des différents terroirs du Bas-Léon avaient été conviés. Cependant la formule d’appui du rond de Landéda s’apparente a celle des ridées six temps même si ce nom n’est pas largement employé dans ce terroir (La tradition populaire en Basse-Bretagne page 357). Ce qui est certain, c’est que le Rond de Landéda appartient à la famille des branles simples.

Forme et structure de la danse

En ronde, les danseurs sont face au centre, avec un déplacement dans le sens des aiguilles d’une montre, toujours sur la même ligne de danse.

 

Tenue et mouvement des bras

Dans la forme observée en 1975, paume contre paume, les pouces recouvrent les dos des mains, les hommes portent les mains des cavalières. Les mouvements des bras sont plus amples lors de la deuxième partie. Le mouvement part de l’épaule qui est l’axe de rotation du bras. Le balancement s’effectue : temps impairs sur l’arrière, tenue par la main. Pour la deuxième partie, le temps 2 est plus marqué (hauteur des épaules maximum).

Technique de pas

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Première partie (4 fois 6 temps)

Temps 1 : Départ pied gauche, déplacement latéral.
Temps 2 : Le pied droit rejoint le pied gauche.
Temps 3 : Déplacement latéral du pied gauche.
Temps 4 : Le pied droit se soulève avec un léger balancement du corps.
Temps 5 : Le pied droit  est posé à sa place initiale.
Temps 6 : Le pied gauche se soulève avec un léger balancement du corps.

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Deuxième partie (4 fois 6 temps)

Temps 1 : Départ pied gauche, avant le déplacement latéral les hommes lèvent la jambe gauche (cassée au niveau du genou, le genou montant légèrement et la jambe est ouverte au niveau de la danse).
Temps 2 : Croisé du pied droit devant le pied gauche accompagné par l’élan des bras.
Temps 3 : Poser le pied gauche.
Temps 4 : Le pied droit se soulève avec un léger balancement du corps vers la gauche.
Temps 5 : Reposer le pied droit à sa place initiale.
Temps 6 : Le pied gauche se soulève avec un léger balancement du corps vers la droite.

Style

Le style est ancré dans le sol. Les danseurs observés en 1975 dansaient en sabot de bois mode Léon sans la bride. L’intégralité du pied est posé au sol. Dans la deuxième partie, avant le croisé du deuxième temps, les hommes lèvent la jambe gauche (cassée au niveau du genou, le genou montant légèrement et la jambe est ouverte au niveau de la danse). La progression sur le croisé est aussi importante sur le saut que sur la progression. Le style est bien dynamique au niveau des quatre parties sautées (Jean-Michel Guilcher, La tradition populaire de danse en Basse Bretagne, page 234). Les hommes s’expriment plus que les femmes qui dansent plus proche du sol.

Accompagnement musical

Dans son ouvrage La Tradition populaire de danse en Basse-Bretagne (page 263), Jean-Michel Guilcher indique que les instruments traditionnels observés au XIXe siècle sont :

  • Le violon joué seul
  • La clarinette jouée seule (beaucoup plus rarement)
  • La vielle à roue jouée seule
  • Le couple biniou bombarde quand a lui est aussi joué mais sa pratique est beaucoup plus rare (un joueur de biniou à Saint-Pierre-Quilbignon en 1895).

Cependant il est noté que c’est le chant qui est le plus présent.

  • Alternance soliste-chœur
  • Alternance de deux solistes pendant les couplets, le chœur se chargeant du refrain
  • Alternance d’un chœur d’hommes et d’un chœur de femmes.

La formule observée en 1975 est celle avec soliste et réponse du chœur sans tuilage. Le tempo est aux alentours de 120 battements à la noire.

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CD de référence

  1. 1 - Y’a dix filles à Nantes

  2. 2 - P’edon war bont An Naoned

Chantés en 2013 par Raymond Le Lann et Erwan Tanguy

 

Collectage Dastum

 
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Mode vestimentaire

Le groupe vestimentaire du Bas-Léon est un des plus étendu de Bretagne, après les modes vestimentaires du comté Nantais et du bassin Rennais. La base du costume féminin se compose d’une camisole, le plus souvent en lainage fin ou satinette de coton, parfois agrémenté de plis ou de dentelle et d’une jupe dont la longueur diminuera avec le temps. Le tablier de couleur plutôt sobre, peut avoir une bavette de taille grande ou moyenne, sous laquelle est fixé le châle. Ce dernier est la pièce maîtresse du costume. On en distingue quatre types différents. Enfin, les femmes portent une coiffe appelée « choukenn » ou « penn paket ». Les hommes quant à eux, portent des pantalons à pont, une chemise blanche à col droit, un gilet noir en drap et une veste noire, courte également en drap de laine. Un chapeau à guides avec une boucle à l’arrière termine l’ensemble.

Ressources

  • Danses de toutes les Bretagnes volume IV : Le Léon - DVD
  • Guilcher Hélène et Jean-Michel, Annales de Bretagne LIX de 1952
  • Guilcher Jean-Michel, La tradition populaire de danse en Basse Bretagne, éditions Le Chasse-Marée/Armen, Coop Breizh
  • Creston René-Yves, Le Costume Breton

Couple du Bas-Léon.
Collection Ronan Autret

Rappel

La Commission danse de Kendalc’h tient à rappeler un certain nombre d’éléments qui prévalent à l’élaboration de cette  fiche de danse. Il en est strictement de même pour toutes les fiches à ce jour publiées. La version proposée dans une fiche de danse fait suite à une étude longue, profonde et sérieuse qui s’appuie sur des sources et témoignages fiables. Cette fiche qui se veut un témoignage intangible, valorise une version, probablement la plus répandue de cette danse. Mais tout naturellement, même si nous la considérons comme majeure, cette version ne peut en aucun cas se prévaloir d’être l’unique version, il peut exister des variantes, liées à l’époque de référence, les lieux, l’âge et l’implication des personnes qui ont été porteuses de cette tradition et qui nous l’ont transmise. Penser différemment, serait totalement contraire à l’éthique qui entoure notre action vis-à-vis de notre environnement patrimonial.