Pourlet 1933

C’est un peu l’effervescence, ce matin du 19 Février 1939, chez les Connan, au village de Quinquizio en Lescouët-Gouarec. Ils marient leur fille Marie-Louise à François Tronscorff. En attendant de partir pour la mairie, crêpes, gâteaux et café sont servis d’abondance. La mère de la mariée, Réjane, est en deuil : coiffe en tulle simple avec un fond noir, manchettes en crêpe, soulignent son état. Elle porte le tablier noir en soie brochée des années 1910-1915, la coiffe étant de même époque. Derniers regards pour s’assurer que rien ne cloche dans la tenue des tourtereaux... Pour lui, ce n’est pas compliqué : la mode « mille boutons » toujours portée par son beau-père n’a plus cours mais est remplacée par le costume de ville. Marie-Louise, elle, a gardé la tenue traditionnelle du pays pourlet : corsage, corselet, jupe, tablier et coiffe surnommée la « Brouette ». Le costume a été peint en 1933 chez Mesdemoiselles Le Gall habitant rue Trébuil à Guémené. Le tablier blanc est en crêpe « georgette » acheté au mètre. Celui-ci était souvent teint après le mariage pour pouvoir le reporter. Ainsi, les riches tabliers de velours brodés façon Richelieu disparaissent totalement pour les mariées, seule la demoiselle d’honneur le revêt. Touche de chic récente : les bas et souliers blancs. Le médaillon, le bracelet, la promesse (la bague de fiançailles), tout y est. Les musiciens sont prêts. On peut y aller. Et vive la mariée ! Le cortège est parti à pied, suivant le char à banc jusqu’à la mairie. A la sortie de l’église, les deux musiciens Jean-Marie Bogard au saxophone et Jobica à l’accordéon diatonique entraînent la noce. Celle-ci, guidée par les honneurs, s’arrête dans tous les cafés du bourg pour y boire et pour y danser.

« E-lec’h ma vez
staget ar c’havr
emañ ret dezhi peuriñ. »