Fiche costume
Mariages en Bretagne
Pays de Plougastel 1957
Mariage de Jeanne Gourmelon & Pierre Le Gall
Terroir
Plougastel
Commune de Plougastel
Date
7 février 1957
Cette fiche est extraite de "Mariages en Bretagne", un projet de Kendalc'h qui vise à valoriser les costumes d'un couple de mariés et de leurs parents, permettant de comparer l'évolution des guises et l'importante diversité des mises d'un même terroir. Les costumes exposés ici représentent la dernière mode traditionnelle portée dans ce terroir.
Rédacteurs
Diane et Patricia Soubigou
Pierre épouse Jeanne le 7 février 1957. La mariée porte un costume noir : jupe (lostenn) en velours avec bande perlée, camisole (sae-noz) en mérinos aux revers de manches perlés, un corselet (krapoz)garni dans le dos d’un coq (kilhog) brodé et perlé, un tablier (tavañjer)perlé. La sous-coiffe (taledenn), surmontée d’une coiffe au pliage complexe, et le mouchoir, sont en tulle brodé. Elle porte également une fleur d’oranger. Ce costume représente la dernière mode du costume de mariée portée jusqu’en 1960. Pierre porte un gilet (jiletenn dindan) vert brodé, une veste (jiletenn war c’horre) mauve brodée. Le pantalon est noir et porte fièrement la ceinture (gouriz) à carreaux bleus. La cravate est à fleurs en ruban de Plougastel, manufacturé à Saint-Etienne. Le chapeau à guides. est en castor. Le costume des parents est plus sobre : un gilet noir brodé, une veste bleue brodée, une ceinture bleue unie, une cravate plougastell pour le père. Un tablier et une camisole en mérinos, un corselet et une jupe en drap noir, un mouchoir et une sous-coiffe en organdi pour la mère. La presqu’île de Plougastel est connue pour ses mariages collectifs, jusqu’à une trentaine le même jour (36 le 8 janvier 1895, 35 le 10 janvier 1911). Le rythme des travaux des champs (culture de la fraise) et les interdits religieux (le Carême, l’Avent...), ne laissaient libres que les mois de novembre, janvier et février pour célébrer les mariages. Cette pratique attirait une foule de curieux venant de Brest et des environs, et même de Paris. En 1902 plus de 2000 personnes débarquèrent à Plougastel ! Cette tradition s’est prolongée tard sur la commune : 7 mariages en 1931 et 5 en 1954. Lorsque les membres d’une fratrie épousaient les membres d’une autre fratrie on appellait cela «doubladenn» pour deux couples et «tripladenn» pour trois couples. Ce qui a valu à un homme de demander : « Pehini eo va hini ? » (« Laquelle est la mienne ? »), le jour de son mariage, n’ayant jamais vu sa future femme auparavant !
« Aesoc’h eo dimeziñ
eget sevel an ti. »
La coiffe de Plougastel paraît simple en apparence, mais elle nécessite une grande technicité pour assembler les cinq parties dont elle se compose. Photo François Le Gal
Arrivés vers 1935, les grands motifs floraux en perles ont remplacé la broderie sur les tabliers de velours. Au départ sobres (noir, bleu, mauve), ils sont devenus très colorés à partir de 1940. Photo François Le Gal
Les hommes de Plougastel ont gardé leur costume plus tard que dans les terroirs voisins, et contrairement aux femmes qui ont revêtu le noir après-guerre, ils ont continué à porter cette veste mauve (mouk) très vif, qui fait la renommée de la presqu’île. Photo François Le Gal
A partir de la naissance de leur premier enfant, les hommes portaient le gilet noir et la veste bleue, qui fonçait selon l’âge. Photo François Le Gal
Repreduction - Photo Jean Le Goff