Fisel 1939

Malgré la pluie, c’est jour de fête à Rostrenen, Pierre épouse Marie en ce 4 juillet 1939. Ce matin, selon la tradition, après être allés chercher Marie chez elle, les habitants des villages alentours ont allumé un feu en bordure de route, et y ont jeté des pièces de monnaie. C’est l’un des derniers mariages en costume traditionnel du pays Fisel. Le marié a adopté l’habit de ville, mais la mariée est fidèle au costume du pays. Elle arbore une « Cornette » de cérémonie et non la coiffe de tous les jours dite « Korledenn » ou « Penn-Kolvez», commune à toute la montagne cornouaillaise. La « Cornette », dans ces années, n’était plus portée que par la mariée et la fille d’honneur. Bien souvent, elle se transmet alors de mère en fille et est assurément un signe de grande richesse. Les filles de paysans aisés pouvaient donc se permettre de porter la « Cornette », les autres se contentaient de la « Korledenn ». Le bouquet de fleurs d’oranger descend jusqu’au bas du tablier de couleur claire, le diadème est porté sur le front. Le col de la mariée est beaucoup plus aéré, beaucoup plus ouvert que celui de sa mère. Signe de coquetterie, son cou est ainsi plus dégagé, chose que ne se permettaient pas les plus anciennes. Le beau sautoir en or lui a été offert par son père, et la broche maintenant le col par Pierre, son futur époux. Le père porte le costume noir dit « fisel » : une veste ouverte sur le plastron blanc d’une chemise empesée et un chapeau aux bords étroits que retient parfois un élastique passé derrière la nuque.

« Gwelloc’h karantez
etre daou
ewid madoù
leizh ar c’hraou ! »