Fañch 1921

12 mai 1921. La porte de la mairie de Corlay, commune située à l’ouest du pays Fañch, est fermée. Et devant, attend un cortège de noce... Celle de Joachim Guyader et de Marie Lucas. Tout le monde est sur son trente-et-un. Le couple de mariés porte l’habit de noce du pays Fañch, une des variantes vestimentaires de la mode du Poher, autour de Gouarec, à l’est donc du terroir. Marie, la jeune épousée, porte une robe de soie avec une encolure de guipure sur le corsage, un tablier sans bavette ajouré de broderies appliquées sur tulle et un châle brodé en mérinos satiné avec trois plis épinglés sur les épaules. Et bien sûr, la « Koef sionn», la coiffe fañch en filet de coton blanc brodé sur le fond. La coiffure est de la Haute-Bretagne toute proche, avec le chignon bas, contenu dans la résille que l’on appelle ici le fañchon. Joachim quant à lui, paraîtrait presque effacé à côté de la prestance de sa promise. Il a opté pour un habit de ville, comme le font tous les hommes à cette époque. Le père de la mariée, Constant, a gardé son gilet traditionnel et le chapeau de son mariage, pièce importante de son identité Fañch. Sa femme, Maryvonne, porte un costume plus sobre que celui de sa fille : un grand châle simple, noir, et un tablier à bavette en satin. La pose de sa coiffe est différente de celle de sa fille. Et tout ce beau monde attend... Mais où est donc le maire ? Il est aux champs, à labourer. Il avait oublié la noce !

« Evit reizhañ ar bleizi
eo ret o dimeziñ. »