Fiche terroir
Crozon
Cornouaille
Rédacteurs
Fiche rédigée en 2022 par Marie-Hélène Plantec, Hyacinthe Le Hénaff et Michel Guillerme
Pages associées
Le terroir
Communes du pays de Crozon
Camaret
Crozon-Morgat
Lanvéoc
Roscanvel
Telgruc-sur-Mer
Si la presqu’île de Crozon, unité administrative, compte actuellement sept communes, le pays de Crozon, caractérisé notamment par une mode vestimentaire propre, ne compte que cinq communes (Camaret, Crozon-Morgat, Lanvéoc, Roscanvel et Telgruc-sur-Mer). L’ensemble du territoire fait partie du Parc Naturel Régional d’Armorique. Au XVIIIe siècle, la commune de Crozon couvre plus de la moitié du territoire presqu’îlien. Crozon s’étend de Quelern à Kerloc’h, en passant par Trez Rouz, Rostudel et Lanvéoc. Elle en est restée la ville principale. C’est un territoire entouré de mers. Au nord se trouve la rade de Brest, c’est à dire les portes du Léon, au sud la baie de Douarnenez visant sur la Cornouaille, à l’ouest la mer d’Iroise et à l’est l’estuaire de l’Aulne. Elle est bordée d’îles : l’île de Trébéron, de l’Aber, l’île Vierge... À l’est le Menez Hom, qui fait partie de la chaîne des Montagnes Noires, culmine à 329 mètres. La presqu’île est reconnaissable à sa forme en croix. Ses nombreuses pointes en font un site d’exception plébiscité des visiteurs : le Cap de la Chèvre, la pointe de Pen Hir et la pointe du Toulinquet à Camaret, la pointe des Espagnols face à Brest, sur la commune de Roscanvel. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les presqu’îliens empruntent très peu la route. Tout le trafic est maritime. Morgat se tourne vers Douarnenez et la liaison vers Brest est aisée grâce au bateau à vapeur qui accoste à Lanvéoc.
Un littoral très diversifié
Falaises rocheuses monumentales à l’ouest, au pied desquelles grèves et estrans alternent avec d’immenses plages de sable fin, adossées à des massifs dunaires ; Pen-Hat, Kersiguénou, Goulien, Lostmac’h ou La Palue font la joie des baigneurs et des surfeurs. De nombreuses grottes à marée ont été recensées, en particulier au Toulinquet et à Morgat. Certaines servent encore à marée basse de reposoirs à des phoques gris. Dans les terres, de vastes plateaux sont séparés par de larges vallées, aujourd’hui occupées par les deux principaux cours d’eau, le ruisseau de Kerloc’h et l’Aber.
2 - Plage de la Source et pointe de l’Aber (en arrière-plan on devine le Cap de la Chèvre)
Une terre de pêcheurs et de paysans
Jusqu’au XXe siècle, la presqu’île se divise en deux : l’est est agricole et l’ouest maritime. L’identité est forte. On est camarétois, morgatois ou crozonnais avant d’être presqu’îlien. L’habitat est regroupé en villages où chaque famille cultive son lopin de terre. À la fin du XVIIIe siècle, l’orge est exploité en grande quantité, puis les céréales, le blé et l’avoine, et enfin la pomme de terre. Les paysans possèdent peu de bestiaux, car ils restent chers. Au XIXe siècle, les terres sont en friche, la lande occupe près de 60 % de la surface de la presqu’île. Elles servent de pâturage aux animaux de ferme (moutons, vaches et chevaux). La terre peut aussi servir de combustible, lorsqu’elle est mêlée aux crottins de vache et de chevaux. En 1840, le ramassage du goémon sert à faire de l’engrais, le peu de terres cultivées est fertile. Dans les années 1830, les bateaux de Morgat, Le Fret et Camaret-sur-Mer pêchent la sardine pendant la saison. La pêche commence en juillet et se termine en novembre. Les marins partent en baie de Douarnenez, en rade de Brest et en baie de Dinan. En 1853, on compte 94 chaloupes. Cette activité n’étant que saisonnière, le reste du temps, la population vit de l’agriculture. D’ailleurs à Camaret-sur-Mer, ce sont principalement les femmes qui travaillent aux champs pendant que les hommes sont en mer. Les usines de conserverie de sardines se développent principalement à Morgat, au Fret et à Camaret-sur-Mer.
2 - Crozon-Morgat, grande plage et hôtel de la mer, éditions Villard, collections du musée de Bretagne, vers 1900, marque du domaine public
La naissance du tourisme
Dès le XIXe siècle, la presqu’île de Crozon est connue pour ses paysages particuliers et variés. C’est aussi à cette époque que les Brestois traversent la rade. En effet le 24 avril 1824, le bateau- vapeur est mis en marche et fait escale à la cale de Lanvéoc. Les brestois découvrent avec plaisir les paysages pittoresques de la presqu’île, ce territoire un peu « à part ». C’est le début de l’ère touristique. En 1844, une ligne vapeur régulière est mise en place. Elle relie Le Fret à Brest en 45 minutes. À la belle saison, on voit débarquer à la cale du Fret de nombreux touristes qui sont ensuite acheminés jusqu’à Morgat. Les liens qu’entretient la presqu’île de Crozon avec Brest se développent. Pendant l’entre-deux-guerres, une ligne de vapeur sera également mise en place pour relier Douarnenez et Morgat. En 1884, convaincu par Louis Richard qui construisait un hôtel à Dinard, Armand Peugeot se lance dans un grand projet immobilier. Sa volonté est de transformer Morgat, petit village pittoresque, en station balnéaire. Des villas sortent de terre sur la face côtière de Morgat dès 1885. La même année est lancée la construction d’un grand établissement hôtelier de 60 chambres, en front de mer. Le Grand Hôtel de la Mer sera inauguré en 1903. L’hôtel Hervé, construit de 1886 à 1890, est l’actuel Hôtel de la Plage. Le 13 août 1923, le chemin de fer est inauguré. La ligne Châteaulin-Crozon s’arrête dans chaque commune de la presqu’île. Elle se prolongera jusqu’à Camaret et Le Fret en 1925 et contribuera à l’essor du port de pêche de Camaret. Également en 1925, la route automobile est créée et le pont de Térénez enjambe l’Aulne pour relier Crozon au Faou, au pays Kernevodez et au Léon.
Danses principales
- Gavotte et bal du pays de Crozon
- Jabadao
- Rond côtier à trois pas
À la recherche de la gavotte de Crozon
Sans aucun doute possible, la danse qu’on appelle de manière contemporaine « gavotte » a été pratiquée dans toute la presqu’île. Nous sommes en Cornouaille et plus proches des traditions dites de Basse-Cornouaille puisque l’Aulne coule au nord, fleuve côtier qui marque la séparation avec les gavottes dites du pied droit. Nous avons très peu d’informations concernant cette pratique si ce n’est celle évoquée par Jean-Michel Guilcher, de Bachelot de la Pylaie au cours du XIXe siècle. Ce dernier de passage dans une auberge de Telgruc en 1843 raconte : « Tout était rempli de jeunes gens de la paroisse dont les chants et les cris tumultueux, les danses martelées à coups de talon sur les planchers, les luttes corps à corps … Tout semblait réuni pour compléter la bacchanale la plus étourdissante et en même temps que dévergondée ». Ceci contraste avec ce qui s’est pratiqué au XXe siècle. L’accompagnement, même s’il est devenu instrumental plus tardivement, a été très majoritairement chanté sous la forme du kan ha diskan, plaçant ainsi ce territoire dans la continuité des traditions voisines de l’est. La formule, comme pour toute gavotte, est en huit temps avec double rupture de pulsation (G D GDG). Intervient le changement de pas (ou subdivision) en 3 et 4. Nous sommes à l’extrême ouest de ce vaste territoire des gavottes cornouaillaises, là où cette subdivision se situe le plus vers le début de la formule. Aux temps 7-8, là encore similitude avec les autres gavottes, maintien de l’appui sur le pied droit. Une spécificité notée ces dernières décennies mettrait en avant un double tapé du pied droit à partir du temps 5, il semblerait qu’il s’agisse d’un ajout folklorique pour caractériser la gavotte dite de Crozon. La forme est celle d’une chaîne ouverte, soit en chaîne longue, soit plus récemment en chaînes courtes, évolution oblige et influence des terroirs voisins, pays Rouzig et pays Glazig. Sans que ce soit une obligation comme dans d’autres terroirs, un bal ancien pouvait suivre cette gavotte. Jean-Michel Guilcher parle de bal tournant. Marie Horellou de Lanvéoc, collectée par Gilles Piriou, accrédite cette information. Actuellement est pratiqué un « bal polka ». La polka étant d’implantation récente dans ces terroirs occidentaux, il semblerait que cette manière de faire soit de pratique folklorique. Revenons à la danse majeure, la gavotte, pour évoquer le style. Ce qui frappe à la lecture de Jean-Michel Guilcher et au visionnage de danseurs actuels est justement une absence de style caractérisé. Tout semble d’une extrême économie de mouvement avec cependant une certaine pulsation mais seulement contenue dans les genoux. « Tous les mouvements de la phrase de gavotte étaient parfaitement reconnaissables mais esquissés plutôt qu’exprimés. Nulle part ailleurs nous n’avons vu pareille réduction de gestes », écrit Jean-Michel Guilcher au visionnage d’un groupe de femmes dansant vers Lanvéoc et Crozon. Qui dit presqu’île, dit danses maritimes. Comme sur une grande partie des côtes de Bretagne, on retrouve des ronds aux trois pas, avec semble-t-il un motif plus vif et une deuxième partie en jibidi. Ce sont des danses exclusivement chantées. Le terme de jabadao est signalé pour un élément de danse, issu comme à peu près partout en Cornouaille d’une tradition résiduelle de contredanse.
Les premières mentions de sonneurs en pays de Crozon remontent à 1811. Si de nombreux couples y sont attestés vers 1900, la situation semble différente sous le Second Empire, où la tradition chantée y occupe une place plus importante. Selon les informateurs, déjà très âgés, interrogés par Jean-Michel Guilcher, ceux-ci rapportent que leurs parents mentionnaient les « danses chantées d’autrefois ». Jean-Michel Guilcher mentionne par ailleurs que cette tradition chantée s’est perpétuée assez tardivement à Lanvéoc et dans le Cap de la Chèvre. La Dépêche de Brest, en date du 13 août 1895, liste les sonneurs ayant gagné des prix, nombreux sont ceux originaires du pays de Crozon. Au concours par couples, Mignon et Doudoulec de Roscanvel remportent le 18e prix (une pendule-réveil), Gannat et Le Gall de Crozon le 23e prix (une pipe écume et un service de table), Kersaudy et Mével de Roscanvel le 29e prix (une bombarde et un chapeau breton), Perfizou et Thomas de Camaret le 33ème prix (une longue-vue et une carafe de liqueur). Gannat et Le Gall de Crozon remportent quant à eux le 2e prix en costumes. La Dépêche signale qu’ils ont fait forte impression lors de leur entrée à Brest, « revêtus du bragoù-bras, des guêtres blanches et du large chapeau des anciens Bretons de l’arrondissement de Quimper », preuve qu’à cette période, le processus de folklorisation est déjà en marche au niveau vestimentaire. Plus tardivement (entre 1946 et 1973), nous mentionnerons le « jazz band » des frères Horellou : Corentin (né en 1920) à l’accordéon chromatique, Jean à la batterie et Hervé au saxophone. Originaires du pays de Crozon, ils s’exportaient jusqu’au Porzay et dans le Cap-Sizun.
Les modes vestimentaires
Le costume de cérémonie des années 1900 à 1920
Cette tenue a été portée dans les cinq communes maritimes de la presqu’île, c’est-à-dire Crozon-Morgat, Lanvéoc, Camaret, Roscanvel et Telgruc-sur-Mer et illustre parfaitement la devise de la presqu’île de Crozon : « Etre daou vor » (entre deux mers). Avec la rade de Brest au nord, porte du Léon, et la baie de Douarnenez au sud, entrée vers la Cornouaille, la situation géographique de la presqu’île de Crozon a influencé le vêtement : le grand châle du Léon et la coiffe des Penn Sardin s’y trouvent associés. Landévennec et Argol étaient des communes agricoles. Les voies fluviales étant au XIXe siècle et début du XXe les seules voies de déplacement, c’est vers le pays Rouzig qu’elles se sont tournées. Ainsi les femmes de ces communes ont adopté le costume Rouzig. Les femmes le portaient pour le pardon et les fêtes familiales et religieuses : les baptêmes, les communions et les mariages. C’était aussi la tenue des mariées qui n’avaient pas les moyens de s’offrir une cornette. La cornette était réservée aux seuls événements religieux et familiaux : baptêmes, mariage, pardons. Jusqu’en 1930, elle était également portée par les jeunes filles le jour de leur communion. Cette longue coiffe de forme conique était réalisée en tulle à mailles rondes et couverte de broderies. Elle a disparu rapidement après la Première Guerre mondiale. La jupe est noire et descend jusqu’aux chevilles. Elle est en crêpe. Au début du XXe siècle s’ajoute aussi parfois un petit galon de velours au bas. Le justin (chemisier) est coupé dans un coton noir ordinaire mais peut être aussi en soie ou en mérinos. Il est très couvrant : fermé au col et à manches longues. Il est plutôt austère et est caché par la guimpe. La guimpe était blanche la plupart du temps, elle pouvait aussi être noire sans être pour cela un signe de deuil. Destinée à agrémenter la tenue, elle est souvent en dentelle, en filet ou brodée mais très rarement perlée. Si au XIXe siècle elle était très peu visible car les plis du châle montaient très haut, au début du XXe siècle la guimpe à jabot devient un élément essentiel de la tenue. La mode est de la faire passer par-dessus le devantier du tablier pour la mettre en valeur. Le tablier, confectionné en soie brochée imprimée de fleurs, est long mais reste toujours légèrement plus court que la jupe. Il possède un devantier (appelé aussi bavette) bordé d’un galon de dentelle ; ce devantier recouvre en partie la guimpe. En général le tablier n’a pas de poches. Il est rarement perlé ou brodé au point Richelieu. La pièce principale du costume est le châle. Ce grand châle rappelle celui du Léon. En mérinos, plus léger et plus moderne que le châle en lainage du XIXe siècle, il est bordé de macramé et terminé par des franges de 30 cm environ. Il se décline dans de nombreuses couleurs. Il était d’usage que les jeunes femmes le teignent en noir après la première année de mariage. Les broderies, essentiellement des motifs floraux, étaient réalisées en fil de soie ton sur ton, en partant de la pointe. On y trouvait les points de passé-plat et de passé-rembourré, ainsi que le point de bourdon pour donner du relief. Il n’y avait pas de point spécifique à la presqu’île. Les plis, indispensables à la pose du châle, étaient au nombre de 5 ou 6 dans les années 1880 mais ne sont plus qu’au nombre de 4 plus tardivement, de façon à alléger le vêtement. Ils permettent néanmoins une certaine amplitude dans les mouvements. Ces plis sont tenus par une épingle travaillée ou à tête nacrée au niveau de la nuque. L’ensemble du châle est fixé au haut de la tenue par des épingles.
La coiffe fait partie de la famille des Penn Sardin, mais de mémoire de presqu’îlien, jamais on ne lui a donné le nom de Penn Sardin. La coiffe en tulle carré a laissé place à la coiffe en filet. Ainsi chaque femme est en mesure de fabriquer sa série de coiffes. Les cheveux étaient tressés et enroulés bien à plat afin de ne pas laisser apparaître de relief sous la coiffe. Elle était posée sur un seul bonnet noir et était très couvrante. Ses lacets permettaient la réalisation de deux grandes boucles qui dépassaient largement de chaque côté du visage. On pourrait y voir les cornes du bélier. C’est pourquoi on l’appelait la penn maout, c’est-à-dire « tête de bélier ». Dans la presqu’île on reconnaissait la coiffe de Camaret ou de Crozon à son montage. À Camaret la passe et le fond étaient cousus bord à bord. À Crozon la passe était pliée sur une largeur de deux ou trois mailles et fixée au fond par de tous petits points (à trois côtés du fond). Les ailes (qu’on appelait les sparlou) étaient suffisamment longues pour être repliées. Après avoir fait un noeud plat, les Camarétoises les faisaient se chevaucher pour cacher le noeud. À Crozon les lacets, d’une largeur de deux centimètres, permettaient de réaliser un noeud avec deux belles boucles. Les sparlou étaient repliés de chaque côté du noeud. Si à Camaret le noeud était caché, à Crozon il ne serait venu à personne l’idée de le cacher ! En effet, on vérifiait qu’un noeud était parfaitement réalisé lorsqu’il apparaissait en forme de triangle, la pointe vers le bas, au niveau de la nuque. Les sparlou étaient jadis laissés libres sur la nuque. Ce n’est qu’en toute fin du XIXe siècle qu’une riche propriétaire de Tal-Ar-Groas (en Crozon) en décida autrement : elle releva ses sparlou et lança la mode, aussitôt adoptée par ses contemporaines. Mode qui sera conservée jusqu’à la disparition de la coiffe dans les années 1950.
Bibliographie
Colleu Michel (dir.), Musique bretonne, histoire des sonneurs de tradition, Le Chasse-Marée, Douarnenez, 2008
Guilcher Jean-Michel, La tradition populaire de danse en Basse-Bretagne, Mouton and Co, Paris, 1963
Sources
La Dépêche de Brest, 13 août 1895
Enregistrements sonores
Collectages réalisés sur la presqu’île par Gilles Piriou dans les années 1970 et conservés à Dastum
Son ar Gevier, interprété par Madame Camus en 1972, 20866 / Mais ce serait trop d’indulgence (chanson de
Cariou), interprété par Madame Camus en 1973, 20855 / Chanson de Fine Hervé (Claude Claude te zo mezv), interprété par Per-Lom Tertu, s.d., 20854 / Ar Laouenanig, interprète inconnu, 20852 / Ar Durzhunell, interprété par Joseph Tertu en 1972, 20882 / Na peseurt bal vo graet da Yann (bal de Crozon), interprète inconnu, s.d., 20880 / An den yaouank hag e mestrez, interprété par Madame Guillamet de Telgruc-sur-Mer en 1974, 20879 / Jabadao Kavet ‘t eus da saout ‘ta An hini gozh, interprété par Marie Horellou de Lanvéoc en 1971, 20872 / Ken ma velas, interprété par Marianne Frouest de Telgruc en 1972, 20862 / An devezh vad, interprété par Marianne Frouest de Telgruc en 1972, 20861 / Echu an heol, interprété par Marianne Frouest de Telgruc en 1972, 20887 / Frère Timoléon, interprété par Madame Camus en 1973, 20900