Fiche terroir

Pays de Pontivy

Vannetais

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Communes du pays de Pontivy

Bieuzy
Cléguerec
Croixanvec
Guern
Kerfourn
Kergrist
Le Sourn
Malguénac
Moustoir-Remungol
Naizin
Neulliac
Noyal-Pontivy
Pontivy
Pluméliau
Remungol
Saint-Aignan
Saint-Gérand
Saint-Thuriau

Le terroir

Le pays de Pontivy comprend une vingtaine de communes et s’articule autour de Pontivy, ville commerçante et militaire.
Ce terroir est aussi appelé le pays des « Moutons blancs » ou « Deñved gwenn » en lien avec la tenue vestimentaire des hommes du pays. C’est un territoire carrefour, tant pour les axes de communications (routes, voies navigables…) que pour la langue. Nous sommes en pays vannetais bretonnant, à la limite entre le pays gallo et le pays bretonnant. Toutefois, comme dans beaucoup de terroirs, les frontières ne sont pas strictes et la géographie du costume ne se superpose pas exactement à celle de la danse. Ainsi, le costume de Pontivy est porté dans les communes de Sainte-Brigitte, Gueltas, Saint-Gonery et Saint-Gouvry, alors qu’elles ne font pas partie de la zone des laridés pontivyens. A l’inverse, Naizin, Remungol, Moustoir-Remungol et Pluméliau font partie de la zone de danse, bien que portant la mode de Baud.

Vie économique

Pontivy compte ainsi 9350 habitants en 1901. Son aire urbaine s’accroît grâce à l’annexion du bourg de Stival et de portions de territoire prises aux communes de Neuillac et Noyal-Pontivy. Des industries (minoteries, brasseries, distilleries, etc.) s’installent sur la rive droite tandis que la présence de la garnisaon stimule le commerce de détail. Îlot urbain dans un canton rural d’un peu plus de 20000 habitants à la fin du XIXe siècle, constitué des communes de Croixanvec, Gueltas, Guern, Kerfourn, Noyal-Pontivy, Saint-Gérand, Saint-Gonnery, Saint-Thuriau et Le Sourn, Pontivy présente, à l’orée de XXe siècle, le profil d’une véritable ville entrée dans la modernité, à l’activité culturelle, sociale et économique très riche. Le Blavet, fleuve côtier, prend sa source dans le Trégor au sud de Bourbriac, à 280 mètres d’altitude. Son cours, long de près de 150 kilomètres et orienté nordsud, l’emmène ensuite en pays vannetais et notamment à Pontivy. A Gouarec, il rejoint le canal de Nantes à Brest, qui emprunte son lit jusqu’à Pontivy, arrosant ainsi le nord du canton. La rivière canalisée poursuit sa route vers le sud-ouest, via Hennebont, puis se jette dans l’Océan atlantique, au niveau de la rade de Lorient. A Pontivy, l’activité portuaire se concentre le long des quais de la rive gauche, entre le pont de l’Hôpital et du Quartier. Y accostent essentiellement des bateaux à fond plat et des péniches. Les échanges concernent principalement des matières premières (pierres de carrières, charbon, bois) et des produits agricoles grains, paille, sucre, engrais). Les péniches s’amarrent également en aval près de la cidrerie pour décharger leur cargaison de pommes. Une cale de radoub est aménagée en 1880 pour la réparation des péniches.

Le champ de foire de Pontivy.
Le chemin de halage.
Le Blavet.
Source « Pontivy il y a 100 ans »
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Pontivy, ville nouvelle

La construction de la ville nouvelle au sud de la vieille ville de Pontivy est amorcée par deux arrêtés datés du 17 septembre 1802. Ils prévoient l’édification des différents équipements publics présentés dans le projet, conçu notamment par l’ingénieur Gilbert Chabrol de Volvic. Les travaux sont menés par l’ingénieur départemental des Ponts-et-Chaussées Jean-Baptiste Pichot, maître d’oeuvre du chantier nommé le 20 octobre 1802. Ce chantier débute par le percement de nouvelles artères puis par la pose de la première pierre de la cité napoléonienne le 12 août 1807. 

Port de Pontivy. Source « Pontivy il y a 100 ans »
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Le manque de crédits, la chute de l’Empire et le désintérêt des nouveaux régimes vont considérablement ralentir les choses. Si le lycée, la prison et la caserne sont presque terminés en 1813, le départ des prisonniers
de guerre austro-hongrois, affectés aux différents chantiers, bloque la construction des autres bâtiments dont l’achèvement sera dès lors extrêmement lent. Le quartier prend toutefois sa forme spécifique, organisé sur un plan en damier et autour de la grande place Nationale, coeur administratif de la ville. Des immeubles, hôtels particuliers et maisons bordent les artères rectilignes. Des squares sont aménagés, et la liaison avec la vieille ville est assurée par l’axe nord-sud formé par la rue Nationale et la rue de Neulliac (actuelle rue du Général-de-Gaulle).

Photo  d’une classe de  filles à Pontivy.  Source « Pontivy  il y a 100 ans »

La place nationale est certainement le site le plus emblématique de la ville napoléonienne. Cette grande esplanade à la superficie inédite à Pontivy est un vaste espace de 15000 m² ouvert sur la rive gauche du Blavet. Elle est bordée par la plupart des équipements publics prévus dans le projet napoléonien : immeuble de la mairie et de la sous-préfecture, palais de justice. Son aménagement s’étend sur une grande partie du XIXe siècle. La place est ainsi nivelée en 1854 et plantée de tilleuls. Ces arbres sont remplacés par des marronniers en 1904. 

Pontivy, place Nationale un jour de fête.
Source « Pontivy il y a 100 ans »
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La statue du général de Lourmel y est érigée en 1861. Fondue en  1942 par les Allemands, elle est remplacée par la suite par une autre statue de l’officier, revenue de Lourmel-ville en Algérie.  Un premier kiosque à journaux est ouvert en 1898, rejoint par un second en 1936.  La surface de la place Nationale en fait le cadre idéal de grandes manifestations populaires : revues militaires (elle peut accueillir potentiellement jusqu’à 10 000 hommes), fêtes foraines, bals, représentations de cirque. Dans la seconde moitié du XXe siècle, elle est réaménagée en parking pour automobiles. Surnommé « la plaine » par la population, l’esplanade de la ville nouvelle change de nom au gré des régimes politiques : place Napoléon-le-Grand durant le Premier Empire (1807), place Royale durant la Restauration et la Monarchie de Juillet, place Napoléon sous le Second Empire, elle devient place Nationale avec l’avènement de la IIIe République elle porte depuis 1933 le nom d’Aristide Briand.

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Danses principales

Gavotte

Les laridés pontivyens se rattachent à la famille des gavottes. Cela est évident pour le laridé-gavotte. En revanche, le laridé vibré permanent, terme de l’évolution n’a plus rien d’une gavotte. Il existe donc plusieurs formes de laridé de Pontivy. Elles représentent les diverses étapes de l’évolution du laridé, depuis le laridé-gavotte jusqu’au laridé entièrement vibré. On remarque toutefois trois principales modes avec des variantes. C’est en partie grâce au travail de l’abbé Blanchard et de la Kerlenn Pondi dans les années 1970 que ces danses ne sont pas tombées dans l’oubli.
• Laridé gavotte simple
• Laridé gavotte double
• Laridé tremblé sur 8 ou 16 temps
• Laridé gallo

Cléguérec, la danse à Sainte-Anne du Boduic. Collection Le Carton Voyageur

 Bal

• Bal en rond
• Bal à quatre
• Bal à deux
• Tamm kerh (un peu d’avoine)

L’accompagnement musical

Le pays de Pontivy possède un répertoire de chant assez important, tant chants à écouter qu’à danser. Le kan ha diskan n’existe pas dans ce terroir. C’est le chant à répondre qui est utilisé, un meneur chante en premier, et une personne ou un groupe de personne lui répond, il n’y a pas de tuilage. Enfin, il est intéressant de noter qu’il existe dans le répertoire du pays de Pontivy, des chansons bilingues français/breton et également des laridés avec des paroles en français.
Pour ce qui est de la pratique instrumentale, le couple de sonneurs biniou/bombarde est présent dans ce terroir. De même, la présence de violonistes y est attestée. Enfin, l’accordéon s’est développé, comme un peu partout en Bretagne, dès la première moitié du XXe siècle.

Les sonneurs Julien Le Tulzo et Le Norcy, de Pontivy. Collection Le Carton Voyageur
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Le costume

Le costume masculin

Cette mode est couverte par une vingtaine de communes sur le pays dit « des Moutons Blancs » du fait de l’étoffe en drap de laine utilisée pour la confection des vestes et gilets du pays. Jusqu’à la fin du XIXe, les justaucorps de couleur marron ou noire étaient à la mode et étaient portés par-dessus une veste et un gilet aussi en drap de laine blanche. La veste de Pontivy a d’ailleurs conservé les traces des godrons : plis caractéristiques à l’arrière des justaucorps du XIXe siècle. Les gilets et vestes de Pontivy ont également une autre particularité : les tailleurs, lors de la confection des vêtements, conservent la lisière du tissu. Elle est en général repliée ou supprimée partout en Bretagne, mais à Pontivy, elle est élément de décoration comme en presqu’île guérandaise.

Jeunes mariés du pays de Pontivy. Collection
Le Carton Voyageur
Détail d’un gilet brodé de Pontivy. Collection
Musée de Bretagne
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Le costume féminin

Au XIXe siècle, les femmes portent une Kornek, coiffe identique à celle portée à Baud. Celle-ci disparaîtra vers 1870 pour laisser place à la jobeline. Cette coiffe ayant donné naissance à la coiffe de Pontivy et d’Auray est composée de quatre parties :
• Le bandeau ou visagière (partie couvrant le sommet de la tête)
• Le fond
• Les ailes ou les bardes
• Le bavolet (partie qui retombe sur la nuque)
Plutôt rare en Bretagne mais spécificité de cette zone vestimentaire, les femmes portent des robes d’un seul tenant et non des combinaisons jupe-caraco, comme c’est par exemple le cas en pays de Baud et d’Auray-Vannes.
La coiffe diminue au début du XXe siècle. Les femmes suppriment les lacets des bonnets dès les années 1915 et les abandonneront vers 1930. Dans ces mêmes années, la coiffe, devenue petite, s’agrandit à nouveau et est de plus en plus ajourée, tout comme le col, les manchettes et la guimpe. Le capot, coiffure archaïque, sera maintenu par les grands-mères et les fillettes jusqu’à la deuxième guerre. Les femmes portant le Kapuchon se verront d’ailleurs affublées par les femmes des pays voisins du sobriquet « d’oreilles de cochon » ou par la noblesse de « toque de juge ». A Pontivy, on nomme ces femmes « mémé kapuchon » ou « Matoch » (du breton Mathurine).

Famille de Neulliac en 1917. Collection Jérôme Le Tutour
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Ci-contre : femme et fillettes du Sourn. Collection Le Carton Voyageur

Ressources

Principaux collecteurs

• L’abbé Cadic à la fin du XIXe et début du XXe siècle
• L’abbé Blanchard dans les années 1970

Bibliographie

• Belser Christophe, Pontivy il y a 100 ans en cartes postales anciennes
• Belz Jorj, Labbé Yves, Le costume du pays de Pontivy, Ar Men n°89 et 91, 1997
• Collectif, Un collecteur vannetais François Cadic - actes du colloque de Pontivy, UBO, CRBC, Dastum, 2010
• Fiches de danse Kendalc’h
• Guilcher Jean-Michel, La tradition populaire de danse en Basse-Bretagne, Le Chasse-Marée/Armen, Coop Breizh, 3ème édition, 1995
• Les cahiers de Dastum N°7 « Noal-Pondi », Dastum, 1983

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Documents audio et vidéo


• A veg de veg, Paysage sonore en pays vannetais
• Audran/Mahé, Lothodé/Cadoudal, Poch bras ha
sac’h bihan, 2000
• Danses de toutes les Bretagnes vol VII, DVD Kendalc’h
• Musique et chants des pays de Pontivy, Baud et pays
Pourlet, Dastum, tradition vivante

Ci-contre, groupe devant l’église de Bieuzy.
Collection Le Carton Voyageur
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Concours de danse  à Noyal-Pontivy.  Collection Le  Carton Voyageur