Fiche terroir

Pays de Lorient

Vannetais

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Le Terroir

Le pays de Lorient est situé dans le sud de la Bretagne, bordé à l’est par le haut-Vannetais central, au nord par le pays Pourlet, à l’ouest par la basse-Cornouaille, et au sud par l’océan Atlantique. Sa position géographique en fait un terroir ouvert aux nombreuses influences voisines.
Il est traversé d’est en ouest par l’axe principal reliant Nantes à Quimper et deux axes majeurs le relient au nord de la Bretagne, l’un vers Carhaix et l’autre vers Rennes. Sa capitale historique est Hennebont (« le vieux pont »), sise sur les bords du Blavet, véritable carrefour des axes de communication et place de marché importante. Son rayonnement s’étend sur les deux rives du Blavet qui délimite la partie « bas Vannetaise » (rive droite) de la partie « haut-Vannetaise » (rive gauche), selon la partition traditionnelle du pays Vannetais bretonnant. C’est un terroir fortement ancré dans l’agriculture depuis toujours mais, fortement ouvrier à la fois de par les activités du port de Lorient (port de pêche, port de commerce, et construction navale), et l’industrie métallurgique des forges d’Hennebont, attirant sur son territoire régulièrement de nouvelles populations. Lorient qui est une ville récente, s’est développé rapidement jusqu’à supplanter la ville d’Hennebont au rang de sous-préfecture du Morbihan lors de la création des départements. De fait, le pays de Lorient ne connaît pas d’appellation traditionnelle. L’argoët plus riche est plus tourné vers l’agriculture tandis que l’arvor tourné vers la mer, a une population plus modeste vivant de la pêche et de petites exploitations agricoles. Le commerce avec les Indes de la ville de Lorient a permis la diffusion sur le territoire de nouveautés exotiques sous diverses formes, qu’elles soient textiles (toiles indiennes) ou culinaires (mélange d’épices Karrigosse).

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Communes du pays de Lorient

Guilligomarc’h
Arzano
Rédéné
Guidel
Ploemeur
Larmor PLage
Lorient
Quéven
Gestel
Pont-Scorff
Plouay
Cléguer
Calan
Caudan
Lanester
Lanvaudan
Inzinzac-Lochrist
Hennebont
Languidic
Brandérion
Kervignac
Nostang
Merlevenez
Sainte-Hélène
Plouhinec
Gâvres
Riantec
Locmiquélic
Port-Louis

Danses principales

Hanter-dro

Hanter-dañs, laridé « de Kervignac », klam

An-dro

An dro, kas a-barzh en cortège, daou ha daou, dañs a-zailheù (sailhoù)

Laridés

Laridé de la côte, laridé 6 temps

Bals

Bal ancien, bal récent

Gavottes

Dañs a-ruz et variantes

Autres

Kejaj, gymnaska, jibidi

L’accompagnement musical

En pays de Lorient, le chant est principalement utilisé. Les marches, balades, mélodies et danses sont souvent interprétées sous la forme soliste-choeur, sans tuilage.
Par influence des ports (Port-Louis, Lorient, Locmiquelic, Groix…) et son ouverture sur la mer, nous trouvons du chant en français et en breton-français, le breton restant tout de même largement majoritaire pour chanter.

Au début du XXe siècle, les sonneurs binioù-bombarde étaient peu nombreux et se trouvaient surtout au nordouest du pays lorientais. Sur les communes côtières, il n’y avait que du chant. L’accordéon diatonique commence à apparaître au début du XXe siècle pour les noces principalement quand les familles avaient les moyens.

La vitesse des danses est peu rapide en comparaison de  celles du pays de Baud qui influe beaucoup sur la rive  gauche du Blavet jusqu’à la côte. Une exception tout du  moins est l’évolution de l’an-dro en cortège (daou-hadaou)  sur la rive droite, où l’on verra sa vitesse augmenter  pour donner la dañs a-zailheù à l’instar de l’an-dro de  Rhuys à l’Est du pays Vannetais.

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De gauche à droite :  • Riche femme de Ploemeur. F-H Lalaisse • 1920 • 1920, collections privées • Inzinzac en 1938, collection Gwénaël Le Guennec
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Le costume

La mode vestimentaire du pays de Lorient est portée de deux manières différentes : celle du grand Lorient entre la Laïta et le Blavet et celle d’Hennebont entre le Blavet et une ligne allant de Languidic à Plouhinec. Elle est portée également en dehors des limites traditionnelles du pays de Lorient, comme à Clohars- Carnoët (Cornouaille) pour ce qui est du costume féminin et à Landévant (pays d’Auray) sur une partie de la commune.
Si au XIXe siècle, le costume féminin était encore composé d’une jupe et d’un ensemble gilet-corselet, au XXe siècle, le corselet et le gilet ont progressivement été attachés en une seule pièce qu’on appelle camisole. Une bande de velours agrémente le haut des manches et une pièce de velours arrondie garnit le haut du dos. La jupe très froncée à la taille comporte une bande de velours à sa base ainsi qu’un petit ruban cousu à cheval sur l’ourlet qui est appelé balayeuse.
À partir de l’entre-deux-guerres, la bande supérieure de velours va être de plus en plus large. Ainsi le velours va finir par couvrir presqu’entièrement la camisole et la jupe après la deuxième guerre. Le tablier a peu ou pas changé au fil du temps : c’est une pièce de tissu très couvrante remontant sur les épaules et qui cache tout le devant de la jupe. À partir de l’entre-deux-guerres, la jupe et le tablier raccourcissent pour arriver sous le genou après la guerre de 1939-1945. Les tissus utilisés pour le tablier ainsi que les décorations ont évolué avec le temps. En taffetas de soie au XIXe siècle, il est en velours de soie, en damas, en moire, en soie, en satin de soie, brodé de petits bouquets ou de frises au début du XXème siècle. 

Ci-contre : homme de la rive droite du Blavet, le Grand Lorient.  Collections privées                           
Entre les deux guerres, le tablier devient beaucoup  plus ornemental (peintures ou broderies de motifs floraux). Il  peut être perlé, brodé en richelieu et de couleur vive. La coiffe  qui, à l’origine, était composée de deux grandes bardes qui  tombaient sur les épaules, a grandement diminué au fil des  années mais conserve une certaine similitude avec la coiffe  du XIXe siècle notamment par la conservation du béguin et de  la coiffe en dentelle qui est finement brodée et amidonnée.  Les bardes ne sont plus représentées que par de fines tresses  pendantes de chaque côté. Le béguin est moins emboîtant  mais conserve néanmoins ses ailettes qui ont, elles aussi, diminuées.  À partir de l’entre-deux-guerres, la coiffe est de plus  en plus amidonnée, elle est portée de façon plus plate et de  plus en plus relevée. Le col est assorti à la coiffe, amidonné,  et fait le tour du cou à la lisière de la camisole et du tablie,  attaché sur le devant. Les manchettes sont faites de dentelle  blanche pour les cérémonies. Les femmes portent des bijoux :  broche pour maintenir le tablier avec le col, un long sautoir  et une montre à gousset rangée dans une petite poche (le  pochon). Parfois il pouvait y avoir également un pendentif et  des boucles d’oreilles appelées dormeuses.
Au début du XXe siècle, les hommes portaient un pantalon  droit à pont noir ou rayé, une chemise col officier de  coton blanc à plastron amidonné ou à plastron amovible  en cellulose, un gilet noir en drap, mérinos ou ottoman,  garni de velours à la pèlerine et sur la poitrine et une veste  noire portée ouverte avec une application de velours et  une rangée de boutons de chaque côté. Avant la seconde  Guerre Mondiale, les hommes abandonnent le kramaillon  pour le veston de ville, en gardant le gilet et le chapeau.  Les hommes de la rive droite du Blavet (Le Grand Lorient)  portent un chapeau rond, taupé, feutré ou en poils de castor  avec la boucle placée à l’avant. Sur la rive gauche du Blavet  (secteur Hennebont-Languidic) le chapeau est à guides  avec une boucle sur l’arrière. Les seuls bijoux portés selon  la plupart des iconographies collectées sont les montres à  gousset accrochées par une chaîne visible sur le gilet.
             Ci-contre : homme à la mode de Languidic puis homme de Port-Louis. Collections privées
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Ressources

Bibliographie

• Les Racines de l’avenir : Histoire et traditions rurales en Bretagne morbihannaise - Écomusée de Saint-Dégan
• Buffet Henri-François - En Bretagne Morbihannaise, coutumes et traditions du Vannetais bretonnant au XIXe siècle
• Buffet Henri-François - Vie et Société au Port-Louis, des origines à Napoléon III
• Buffet Henri-François - La ville et la citadelle du Port-Louis
• Buffet Henri-François - La Vie turbulente et dolente d’une vieille cité maritime : le Port-Louis de basse-Bretagne
• Jaffré Job - Seigneurs et seigneuries du Kemened-Héboë
• Cheveau Loïc - Approche phonologique, morphologique et syntaxique du breton du Grand Lorient (bas-Vannetais)
• Crahé Maxime-Morvan - Le breton de Languidic : étude phonétique, morphologique et syntaxique d’un sous-dialecte du breton vannetais

Collecteurs

• Maurice Jouano, dit Momo, professeur de breton et chanteur originaire de Port-Louis
• Jean-Luc Le Guen, dit Chichille, accordéoniste et sonneur de biniou

Discographie

• Dastumerion er hreisté
• Dir-ha-tan
• Kanerion er Bleü
• Ruzerion Traoué
• Loeroù Ruz
• Kermabon-Kermabon
• Sophie Le Hunsec
• Le Bot-Chevrollier