Fiche terroir

Cap Sizun

Cornouaille

Rédacteurs

Cette fiche a été réalisée par Nadine Urvois.

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Couché de soleil, Pointe du Raz
Collection Nadine Urvois

Communes du Cap Sizun

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Côté ports et côté plages - Eus tu ar mor

  • Plouhinec - Ploheneg
  • Primelin - Prevel
  • Audierne - Gwaïen
  • Esquibien - An Eskevien

Côté bout du monde - E penn ar bed

  • Cléden-Cap-Sizun - Kleden ar C’hab
  • Plogoff - Plougoñv
  • L’île de Sein - Enez Sun

Côté nature et patrimoine - Tu ar glad hag an natur

  • Goulien - Goulien
  • Beuzec-Cap-Sizun - Beuzec ar C’hab
  • Confort-Meilars - Komforz
  • Pont-Croix - Ar Pont
  • Mahalon - Mahalon

Le terroir

A l’extrême sud-ouest du Finistère, le Cap Sizun est un territoire d’une richesse exceptionnelle, aussi bien par sa nature que par son patrimoine civil et religieux. Le Cap Sizun est avant tout une terre maritime, une terre difficile, battue par les vents. Le Cap Sizun s’avance dans la mer d’Iroise, bordée au nord par la baie de Douarnenez et au sud par la baie d’ Audierne. Ses sites naturels les plus connus sont la pointe du Raz et la pointe du Van, au milieu desquelles se trouve la Baie des Trépassés. Le prolongement maritime du Cap Sizun est la Chaussée de Sein dont la partie la plus émergée est l’île de Sein, de laquelle il est séparé par le raz de Sein. Les limites du Cap correspondent en gros à l’ancien canton de Pont-Croix. Le point de départ est le petit port de Porz Poulhan, situé sur la commune de Plouhinec. Là, un monument de René Quillivic, l’enfant du pays, marque la séparation avec le pays Bigouden. Il représente une bigoudène, tournée vers le Cap et on peut y lire l’inscription suivante : « Amañ echu bro Vigouden » (Ici finit le pays Bigouden). Le Cap Sizun, douze communes riches de leurs différences, offre aux visiteurs un territoire exceptionel où se côtoient la mer et la rivière, les plages et les champs, les landes et les bois, les gens de mer et ceux de la terre. Pays de contrastes, c’est aussi un pays de légendes, ne recèle-t-il pas le mystère de la ville d’Ys ?

Un enfant du pays : René Quillivic

René Quillivic, né à Plouhinec en 1879, est issu d’une famille modeste. Il est le dernier de six enfants. Son père est maçon/pêcheur et possède un champ. René fréquente peu l’école communale et s’embarque très tôt avec son père. L’hiver il travaille chez le charpentier du bourg où il s’exerce à graver et à sculpter. A 18 ans il réchappe d’une très forte tempête, à la même époque son frère décède à la suite d’une chute sur un bâtiment de la Royale. René décide de se consacrer entièrement au métier de charpentier. Il entreprend, pour compléter sa formation, un tour de France des Compagnons du Devoir qui le conduit à Lorient, en Vendée, à Blois et à Paris sur le chantier des grandes expositions en 1900. Il voyage ensuite dans le sud (Lyon, Avignon) puis effectue son service militaire où il apprend à lire et écrire correctement en français. Il apparaît aux yeux de ses contemporains comme le symbole du renouveau de la sculpture. Nourri de la culture artisanale bretonne, il s’est ensuite enrichi au contact de la culture artistique française qui l’a reçu à l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier d’Antonin Mercié, où ayant bénéficié d’une bourse de trois ans du Conseil Général du Finistère il s’inscrit en 1903. L’appui du député Georges Le Bail de Plozévet et du préfet Collignon sera décisif. Ses premières œuvres exposées au Salon des Indépendants montrent un artiste attaché aux personnages de son enfance. Après la guerre, René Quillivic réalise de nombreux monuments aux morts : Noeux-les-Mines, Saint-Pol-de-Léon, Pont-Scorff, Carhaix, Bannalec, Coray, Plozévet, Plouhinec, le monument aux marins de la pointe SaintMatthieu en 1927, commande la Chambre des députés, les statues du pont Albert Louppe de Brest en 1928, etc. L’après-guerre représente pour Quillivic une période de grande activité (salons) dans le domaine de la sculpture mais aussi en gravure sur bois et en céramique. En 1923 il devient par décret peintre de la Marine (il le sera jusqu’en 1941). De 1925 à1962 il aura un atelier personnel à la faïencerie HB Henriot et travaillera comme artiste extérieur à Sèvres jusqu’en 1938. De 1930 à 1935 il n’expose qu’au salon de la Nationale, il séjourne de temps en temps à Carpentras. Pendant la Seconde Guerre Mondiale il aura très peu d’activité. Au début des années 1950 il réalise quelques monuments : Plozévet, Plouyé. Le monument de l’île de Sein est inauguré en 1960 par le Général de Gaulle. René Quillivic meurt à Paris le 8 avril 1969.

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Monument aux morts de Pont-Croix, coiffe pomponne
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Jeune fille de Plouhinec, faïence de René Quivillic
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Une particularité du Cap Sizun : le drustuilh

Ce meuble typique du Cap Sizun, le drustuilh, apparu au XVIIIe siècle et utilisé jusque dans les années 1980, est un banc dont le très haut dossier forme une cloison et sépare la pièce commune d’un espace restreint réservé à la cuisine. Le drustuilh a d’abord une fonction pratique. Il sert de dossier au banc ou banc-coffre placé de ce même côté de la table. C’est aussi un meuble où l’on range certaines choses importantes. Une petite armoire se cache derrière l’un des deux battants de porte. Autrefois on y mettait le tabac, à fumer ou à chiquer, et la bouteille d’eau de vie (on nomme d’ailleurs ce placard arbel an odivi, l’armoire de l’eau de vie ! Le drustuilh dissimule en fait une arrière-cuisine, ar stal. L’ensemble de cette arrière-cuisine était très fonctionnel et révèle une judicieuse utilisation de l’espace, dans un esprit somme toute assez moderne. Dans les années 1980, une Capiste disait : « Maintenant on utilise des kitchenettes un peu partout, dans le Cap on avait inventé cela depuis longtemps » ! Ci-contre un drustuilh avec deux tours Eiffel sculptées sur la travée basse, décor inhabituel sur ce genre de meubles, où les décors d’inspiration végétale (fleurs, feuilles de fougère, de vigne, de chêne…), de formes géométriques mais surtout de motifs religieux (ostensoirs...) sans oublier la niche à Vierge étaient courants.

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Drustuilh de Beuzec-Cap-Sizun
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Pointe du Raz avec vue sur l'Île de Sein

Danses principales

  • La gavotte du Cap : cette gavotte qui se danse en cortège de couples appartient à la famille des gavottes du sud-Cornouaille. Certains anciens danseurs se souviennent d’avoir nommé cette danse la gavotte « tournée-virée », en lien sans doute avec les figures.
  • Quadrille du Cap : bal à quatre qui vient après la gavotte, il se compose d’une balade et de deux figures effectuées alternativement.
  • Danse ronde : ronde à trois pas.
  • R ond de l’île de Sein : ronde maritime avec une balade et une figure.
  • Danse des cuisinières : danse que l’on peut rapprocher de la danse des baguettes en pays Rouzig.

L’accompagnement musical

Le chant était l’accompagnement le plus utilisé dans le Cap Sizun. Toutefois lors d’évènements importants (mariages, processions…) des couples de sonneurs (biniou/bombarde) venaient de Quimper et du pays Bigouden pour animer les fêtes. Malgré une forte implantation des sonneurs de couple en basse-Bretagne, le Cap Sizun ne possédait pas de sonneurs à demeure. Après le chant et les sonneurs, c’est bien plus tard que l’accordéon chromatique a fait son entrée dans l’animation des noces, fêtes de villages…

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Le costume

Le costume du Cap Sizun et de l’Île de Sein se compose d’un corsage le plus souvent noir, agrémenté de deux rangées de trois plis verticaux à l’avant et d’une discrète dentelle qui en habille l’encolure. Un col blanc, dont seule la bordure est visible, est placé sous le corsage. La jupe, froncée à l’arrière, tend à raccourcir avec le temps. Un châle pouvait aussi agrémenter le costume mais plutôt sur l’Île de Sein. Enfin, le tablier finit l’ensemble, c’est en général la pièce la plus riche du costume. La coiffe appelée Kapenn possède deux ailes qui sont relevées et épinglées au-dessus de la tête. Les hommes du Cap portent, selon qu’ils vivent sur la côte ou plus dans les terres, le costume de pêcheur ou de paysans.

Ressources


Collecteurs et témoignages

  •     M. Jamet, cercle Korollerien d’Audierne
  •     M. Le Gall, cercle Askol Glaz d’Audierne
  •     Nadine Urvois
  •     Raymond Le Lann
  •     Frédéric Faussier
  •     Gildas Le Bihan

Bibliographie

  •     Duigou Serge, Le Boulanger Jean-Michel, Cap-Sizun : Au pays de la pointe du Raz et de l’île de Sein, Palantines, 2005
  •     Le drustuilh, un meuble du Cap Sizun, ArMen n°70, septembre 1995
  •     Musée du Marquisat à Pont-Croix
  •     Talbot Jacques, Audierne et le Cap Sizun, éditions Alan Sutton
  •     Goardon Henri, Le Cap Sizun autrefois, « Ar C’Hap gwechall », éditions LBS
  •     Levasseur Olivier, René Quillivic, un artiste breton, éditions Coop Breizh, 2015
  •     Dossier stage terroir Kendalc’h, Le Cap Sizun, janvier 2004
  •     Le Cunff Louis, Sein, l’île des trépassés, éditions André Bonne, Paris

Costume du Cap par René-Yves Creston
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Jeunes Illiennes de l’Île de Sein. Collection Le Carton Voyageur

Cette fiche terroir a été réalisée d'après le livret "Le Cap Sizun" édité pour le stage terroir à Audierne les 31 janvier et 1er février 2004

Bibliographie et sources

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