Famille de danses
Gavotte
Structure de la danse
Suite bipartite
Accompagnement traditionnel
Kan ha Diskan
Binioù Kozh - Bombarde
Accordéon diatonique ou chromatique
Forme de la danse
Mariés dansant la gavotte à Plougastel-Daoulas vers 1900. Collection Le Carton Voyageur
Le terroir de Plougastel est un des plus petits de Bretagne. En effet, seule la commune du même nom a des croyances, des costumes, des danses, des coutumes propres, qui se distinguent très nettement de ceux des terroirs environnants. Cette culture perdure même jusqu’à nos jours pour certains aspects, cependant les Plougastels ont très peu transmis leur savoir sur le patrimoine dansé. En 1946, lorsque les danses traditionnelles ne se pratiquaient plus, deux danseurs traditionnels ont appris, dès la création du cercle de Plougastel Korollerien Plougastell (devenu Bleuniou Sivi en 1957) aux danseurs leur connaissance. Ainsi depuis plus de soixante-dix ans la transmission des danses de Plougastel s’est faite au sein du cercle. Sans ce dernier, cette fiche de danse serait beaucoup moins précise au niveau technique et style de pas, puisque durant plus d’un demi-siècle la gavotte Plougastell n’a eu de cesse d’être enseignée et pratiquée.
Appellation
La danse s’étant éteinte entre les deux guerres, nous avons peu d’informateurs directs pour nous parler de cette danse et de la façon de la désigner. Une appellation existante est la gavotte ordinaire, par opposition à la Seizenn, la gavotte d’honneur. Une deuxième dénomination est une abadenn, composée de deux parties : le red an dro (gavotte) et an dro (le bal). Red an dro peut se traduire par « courante », de redeg qui signifie courir. Les traces écrites de danses à Plougastel trouvées dans plusieurs articles de presse relatant les mariages collectifs à la fin du XIXe et au début du XXe par des journalistes parisiens, se résument à parler de « danses traditionnelles », de « gavottes », « courantes » et de « rigaudons ».
Situation géographique et historique
Plougastel est une presqu’île, étymologiquement, son nom signifie la « paroisse forteresse » en rapport à ses côtes, remparts naturels. Plougastel est rattachée à l’évêché de Quimper, elle est la paroisse la plus au nord des côtes de la Cornouaille. La commune limitrophe est Loperhet à l’est. Au nord, l’Elorn est la rivière qui sépare Plougastel de Brest, donc du Léon. Plougastel est véritablement une enclave et les habitants sont restés fidèles à leurs traditions tardivement, bien plus que partout ailleurs, notamment au niveau linguistique, croyance et vestimentaire (en 1994 une cinquantaine de femmes portait le costume quotidiennement). En revanche, la tradition dansée s’est perdue bien plus tôt. Il est possible que le clergé ait diabolisé ces pratiques ce qui aurait entraîné sa disparition. Ceci expliquerait également, qu’il y ait actuellement très peu de personnes âgées ayant entendu leurs parents ou grands-parents leur dire qu’ils pratiquaient ces danses, si ces dernières étaient décriées.
Informateurs, témoignages et transmission
Jean-Michel Guilcher dans sa thèse écrite à la suite à ses recherches concernant la tradition dansée en Basse-Bretagne dans les années 1950 a classifié les danses de Plougastel dans les gavottes du nord de l’Aulne, dont la formule d’appui commence du pied droit. Il est venu à Plougastel et a filmé deux personnes, un homme en civil et une femme en costume de tous les jours sans coiffe et en chaussons (à pompons). Il s’agit de Claude Rolland, dit Daïg ar Vern (1903-1965) et de Marie-Claudine Kervella, épouse Lescop (1908-1996). La vidéo est muette et dure 1’14’’ dont 30 secondes sont consacrées à la gavotte Plougastell. Seulement l’homme danse cette formule, la dame danse le pas de base des gavottes du nord de l’Aulne, simplement les pieds sont filmés.
Une vidéo filmée par Pathé (société de production de cinéma française) le 8 septembre 1931 lors d’un double mariage celui de Marie-Josèphe Lescop avec Jean Runavot et de Marie-Anne Vigouroux avec Victor Pellen, présente une scène de danse pendant 40 secondes. Elle met en évidence la fin de la tradition dansée. En effet il existe un réel plaisir à danser, mais sans aucune technique de danse. Néanmoins, la forme de la danse en plusieurs chaînes courtes, sortes de farandoles, semble restée inchangée, tout comme le jibidi effectué à l’issue de la gavotte qui lui est bien réalisé.
La transmission de la danse s’est faite lorsqu’on ne la pratiquait plus traditionnellement à Plougastel. Daïg ar Vern (l’homme de la vidéo de Guilcher) et Mathurin Le Gall, dit Mathurin Kerdrevel (1904-1980) ont transmis en 1946 aux jeunes gens du bourg qui ont formé cette année-là le cercle celtique Korollerien Plougastell (devenu plus tard Bleuniou Sivi). A partir de là, la transmission s’est faite au sein du cercle.
- Jacques Fournier (né en 1927) : Créateur du cercle de Plougastel, sonneur et danseur
- Louis-Marie Bodénès (1932-1991) : docteur en pharmacie, collecteur et transmetteur, danseur et chanteur
- Fanch Gourvès (né en 1945) : sonneur de cornemuse, originaire de Plougastel
- Les personnes des différentes générations successives passées par le cercle Bleuniou Sivi depuis sa création
Occasion de danse
Au début du XXe, les occasions de danser ne manquaient pas : le mariage, quand on allait chercher la mariée, à la sortie de l’église, avant et après le repas, le second et le troisième jour des noces. Pour les grandes journées, la coupe de fougères, le nettoyage des plants de fraisiers, les aires à battre et la fin du battage, le rude labeur se terminait toujours par des danses. Un des plus anciens écrits sur la danse à Plougastel provient du journal des Missions du Père Maunoir de 1644. Il s’agit d’un prédicateur venu dans les paroisses afin de permettre aux fidèles de reprendre en main leur foi et leur pratique chrétienne. Justement les Plougastels s’adonnaient à la danse, pratique considérée d’un œil hostile par le clergé, comme on le remarque ci-après : « En plusieurs lieux de la paroisse on avait coutume de se réunir la nuit pour danser. Les jeunes gens et jeunes filles s’y rendaient d’une lieue à la ronde, et cela la veille et le lendemain des jours de dimanche et de fête, pendant la moitié de l’année. » « Non contents de ces débauches nocturnes, ils passaient les journées des dimanches et fêtes en danse. » « Dans la même paroisse, sept jeunes gens étaient occupés à recueillir le lin, grande journée qui d’ordinaire, donnait lieu à des danses au son du biniou et du hautbois ». Plus récemment, le témoignage de Marie-Claude Le Bras, née Thomas en 1885, fait état de rubans (seizenn) remis aux bons danseurs, au début du XXe donc. Cette personne habitait le village de Leskivit près du bourg, et lorsqu’elle entendait de chez elle le son du biniou, elle accourait pour aller danser. Au début du siècle dernier la danse suscitait ainsi l’enthousiasme, et son caractère technique était apprécié, puisque les bons danseurs étaient récompensés. Jacques Fournier né en 1927, raconte que lors des bals de noces (entre deux guerres) se déroulant dans les salles de bal situées à l’étage des restaurants, résonnait dans le bourg le bruit que faisaient les gavottes sur les planchers de bois.
Origine et famille de danse
C’est une danse de la famille des gavottes, qui se danse en chaîne ouverte, avec déplacement à gauche comme partout ailleurs mais partant du pied droit. Jean-Michel Guilcher, dans La tradition populaire de danse en Basse-Bretagne, a analysé la formule d’appuis de la gavotte dansée dans les communes cornouaillaises du nord de l’Aulne. Il définit précisément cette zone géographique au sud-ouest, à l’ouest et au nord-ouest en citant ses frontières naturelles (l’Aulne, la Rade de Brest et l’Elorn), les contours de cette zone étant plus flous à l’est. Il qualifie d’exceptionnelle cette formule d’appuis originale qui commence du pied droit, bien que le déplacement se fasse vers la gauche comme partout ailleurs :
Il émet l’hypothèse que cette gavotte du nord de l’Aulne se rattache à la même souche que celle des autres régions. En effet, la succession des appuis est la même dans les deux danses, avec un seul décalage de deux temps.
Forme et structure de la danse
Cette gavotte simple prend la forme de plusieurs chaînes courtes de dix à vingt personnes maximum. Ces chaînes évoluent sans ordre particulier à la volonté du meneur. L’homme est toujours positionné à gauche de sa cavalière, excepté le dernier couple dont le cavalier ferme la chaîne. Les danseurs sont les uns à côté des autres, il n’existe pas de différence entre les couples. Le corps est positionné face au centre. Cette danse est considérée comme une suite car la gavotte est systématiquement suivie d’un bal, correspondant à une marche en chaîne (une partie ballade marchée suivi d’une partie en pas de gavotte). Depuis la fin du XIXe siècle et l’arrivée dans la région brestoise du jibidi, la suite gavotte-bal était complétée par cette danse-jeu. On peut constater que même après le déclin de la gavotte, le jibidi a perduré plusieurs années, jusqu’aux années 1960.
Gavotte Plougastell
Tenue et mouvement des bras
Les danseurs se tiennent par la main, les hommes portent les mains de leur cavalière et de leur contre cavalière, le pouce positionné sur le dessus de la main des cavalières. Les bras sont souples, le long du corps, légèrement écartés du buste. La main libre du meneur et du dernier danseur se met devant à la veste ou au gouriz le pouce maintenu par ce dernier et les doigts repliés. Durant la danse, le mouvement des bras correspond à un balancier régulier avec une certaine dynamique qui porte le danseur et donne à cette danse son esprit vif et soutenu. L’amplitude du mouvement des bras n’est pas très élevée. Les bras montent environ jusqu’à la taille mais n’atteignent jamais la poitrine. Au temps 1, l’impulsion donnée par les bras est légèrement plus enlevée pour accompagner le pas des danseurs. Les bras montent sur les temps impairs et descendent sur les temps pairs.
Technique de pas
La gavotte Plougastell est une danse dynamique, souple et très enlevée. Elle n’est jamais dansée à plat mais toujours en appui sur les demi-semelles, ce qui lui donne ce style où l’on cherche à s’élever plutôt qu’à parcourir une grande distance avec son pas.
Temps 1 : Le pied droit se pose franchement au sol devant le corps sans croiser devant le pied gauche. C’est ce pas qui donne l’impulsion à la danse.
Temps 2 : Surrection verticale du corps, avec le pied droit qui se soulève légèrement du sol. Ce n’est pas un saut du danseur mais simplement une énergie donnée à la danse. Le pied gauche peut se replier légèrement derrière dans l’élan de la danse, sans être positionné derrière le mollet droit.
Temps 3 : Le pied gauche vient se reposer sur la ligne de danse, le corps prend appui sur la jambe gauche. Le danseur a une progression vers la gauche.
Temps 4 : Dans l’élan de la danse, la jambe droite vient croiser devant et l’appui se fait sur le pied droit tout en gardant les jambes croisées. Dans la continuité, les jambes se décroisent avec soulèvement du pied droit.
Temps 5 : Les deux pieds sont au sol avec un appui réel sur la jambe gauche et un appui fictif sur la jambe droite.
Temps 6 : Surrection sur la jambe gauche. Le pied droit marque très légèrement le sol à l’endroit où il est arrivé, sur le côté de la semelle, dans l’élan de la danse.
Temps 7 : Le pied droit passe derrière le pied gauche ce qui permet au pied gauche de se soulever naturellement.
Temps 8 : Le pied gauche revient sur la ligne de danse légèrement décalé vers la gauche. L’appui du corps est sur le pied gauche, prêt à repartir du pied droit au temps 1.
Style
Les danses du pays Plougastell sont en règle générale des danses dynamiques, souples et enlevées, dans un style légèrement rebondi sans arriver à un style sauté. Le corps est constamment en suspension, les genoux légèrement pliés comme des ressorts. Le corps est droit, mais n’est jamais penché en avant. La progression de la danse est plus importante sur les 4 premiers temps. Même si le talon touche le sol, l’appui se fait toujours sur la demi-semelle.
« Les mariages de Plougastel-Daoulas - Le Bal de la Gavotte » vers 1900.
Collection Le Carton Voyageur
Bal
Le bal comprend une partie marchée suivie d’une partie dansée correspondant au pas de la gavotte. Ce bal est répété plusieurs fois et peut être suivi du jibidi.
Partie marchée
Les danseurs se tiennent par la main, les différentes chaînes forment chacune une ronde, à l’endroit où s’est finie la gavotte, en alternant les gars et les filles. La ballade est un pas marché, avec des appuis réguliers et un balancé de bras. Lorsque finit la gavotte, les danseurs replient les bras à hauteur de poitrine, les pieds rassemblés, face au centre de la ronde. La partie ballade dure 16 temps. Départ du pied droit, les bras sont devant au temps 1 et poursuivent par un balancé régulier. Quand le pied droit croise devant, les bras sont en haut devant, le corps orienté vers le centre de la ronde. Sur les deux derniers temps de la ballade, la ronde s’arrête de tourner et chacun se prépare pour la partie dansée (bras repliés, pieds rassemblés).
Partie dansée
Pour permettre aux danseurs d’enchaîner la ballade et la gavotte, les musiciens font traîner la dernière note de la partie marchée. Ce court délai permet à chacun de descendre les bras et de continuer sur la danse. On peut considérer ce temps comme un appel. Cette partie du bal correspond à la gavotte : même pas et même mouvement de bras. La partie dansée dure 32 temps. A la fin de cette partie, les danseurs finissent comme au départ : pieds joints et les bras repliés pour continuer sur la partie marchée.
Accompagnement musical
Le couple biniou-bombarde
Dans le récit de ses Missions, écrit en 1644, le Père Maunoir évoque des danses au son du biniou et du hautbois à l’occasion de la récolte du lin à Plougastel, ce qui atteste d’un accompagnement instrumental dès l’Ancien Régime. Plus récemment, la presse écrite de la fin du XIXe et du début XXe témoigne de la présence du couple biniou bombarde qui jouait à l’occasion des mariages. Les musiciens accompagnaient le cortège le matin à la sortie de la messe puis après le repas et menaient la danse, comme ailleurs en Cornouaille à la même époque. Le dernier témoignage de la présence du biniou bombarde date de 1904, dans l’article du journal Le Constitutionnel. Plusieurs articles font état de biniou et bombardes enrubannées en 1902 et en 1904. Outre les témoignages écrits, plusieurs iconographies illustrent ces instruments.
L’accordéon
D’autres instruments ont accompagné la danse à Plougastel et le tournant du XXe siècle voit l’émergence de l’accordéon qui peu à peu supplante le couple biniou bombarde, comme dans bien d’autres terroirs. Jean-Michel Guilcher cite dans son ouvrage Jeanne Kerdraon (née en 1872) et Pierre Mallégol (né en 1876). « Nous avons connu l’accordéon avant le biniou » « On voyait un sonneur peut-être tous les dix ans ». L’accordéon présente l’avantage d’accompagner seul les noces. Plusieurs photos dès les années 1910 attestent de la présence de l’instrument auprès des cortèges, également sur les photos de groupe de mariage. Le plus souvent l’accordéoniste n’est pas en costume de Plougastel. Dans un article paru dans Le Temps le 5 juin 1931, le journaliste parlant de tout autre sujet cite « l’accordéon de Plougastel » ce qui signifie que ce devait être un instrument typique. Un film produit par Pathé (image et son) suit une journée de mariage à Plougastel en 1931. Il y a deux noces ce jour-là, après la sortie de la messe deux cortèges se forment avec chacun son accordéoniste, les deux sont en civil, alors que les mariés et la plupart des invités sont eux, habillés en costume traditionnel. Plus tard sur le film on assiste à la prise de la photo de groupe avec la présence de l’accordéoniste. Enfin, apparaît à l’image une scène de danse au cours de laquelle l’accordéoniste est filmé, jouant sur un accordéon chromatique touche piano. Son jeu semble très rapide et sans grande habileté technique. Il y a un montage dans le film, et on voit que l’autre accordéoniste joue également, mais nous n’avons pas le son.
Le chant
Dans les autres cas, la danse était accompagnée à la voix, au kan ha diskan (« kana da zañsal » dit-on à Plougastel), comme l’indique Jean-Michel Guilcher dans sa thèse. Les chanteurs pouvaient s’installer sur un mur, sur une table ou être intégrés à la danse.
Origine des musiciens et répertoire
Sur chaque illustration collectée, que ce soit pour les sonneurs ou les accordéonistes, les musiciens sont en civil ou dans un costume d’un autre terroir. En effet, il semble que l’on faisait venir le biniou et la bombarde du pays Rouzig voisin pour les moments importants. Il existe un document pour corroborer ce fait : en 1895 a eu lieu un concours de sonneurs de couple à Brest, pour lequel concouraient 42 couples. Aucun couple de Plougastel n’y participe. En revanche il y avait des couples d’Irvillac, de Châteaulin, de Dinéault et deux du Faou à concourir.) On faisait vraisemblablement aussi appel à des accordéonistes venant de communes environnantes.
Un des plus anciens enregistrements de gavotte Plougastell est une suite sonnée par Jean Soubigou et Hervé Jaouen, sorti en trente-trois tours en 1973 sous le nom de «danses traditionnelles de Bretagne ». Ils y jouaient une gavotte, un bal ainsi qu’une gavotte d’honneur. Les rares sonneurs qui ont joué ce répertoire depuis, le plus souvent dans le cadre des activités du cercle de Plougastel, ont toujours pris cette suite en référence. Cette suite d’airs de gavotte est jouée en mode majeur, dans un tempo compris entre 135 et 145 noires par minute. Elle est constituée d’un pot-pourri de 8 phrases musicales de 8 ou 16 temps, chacune répétée 1 fois. La provenance des airs n’est pas connue mais nous pouvons supposer que ce sont des airs communs à toute la zone géographique dans laquelle la gavotte commence du pied droit. Des airs à la mode en début du XXe, comme le célèbre « D’où venez-vous Perrine », font par exemple partie de cette suite. D’autres thèmes ont été entendus, dont par exemple une gavotte en mode mineur dont se souvient Naïk Raviart, fille de Jean-Michel Guilcher. Le bal alterne une phrase de ballade plutôt mesurée et une partie dansée correspondant à la gavotte, avec un tempo compris entre 135 et 140 noires par minute.
Mode vestimentaire
Le costume est une partie du patrimoine de Plougastel très importante et particulière par différents aspects. En effet, il a toujours posé une énigme aux ethnologues car il ne s’apparente que d’assez loin au costume des paroisses environnantes. Ensuite les couleurs sont très vives, et leur association audacieuse. Enfin, la commune de Plougastel est une des dernières de Bretagne à avoir porté le costume. La danse étant pratiquée notamment lors des mariages à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les costumes portés pour cette occasion sont décrits ci-après.
Costume des femmes
Lors des noces, les femmes portent un costume composé de plusieurs pièces de couleurs différentes : jupe, lostenn mauve, hivizenn verte, tablier (tavañjer), dans les tons mauve ou bleus, krapoz de couleur. A cela s’ajoute une ou des seizenn, ruban de soie brochée aux motifs fleuris manufacturés à Saint-Etienne. Enfin la parure est composée d’un mouchoir blanc et d’une coiffe portée dépliée (displeg), caractéristique des grandes cérémonies.
Costume des hommes
Les hommes portent une veste (jiletenn war c’horre), soit mauve (mouk) soit verte. En dessous se porte un étagement de gilets du dessous (jiletenn dindan), de différentes couleurs vives. La ceinture (gouriz), en tissu enserre la taille sur les jiletennoù dindan. Une cravate fleurie se noue sur une chemise à petit col et un tok, chapeau en taupé à longues guides de velours recouvre la tête.
CD de référence
- Gavotte,
- Bal,
- Seizenn, extraits de Danses Traditionnelles de Bretagne par Jean Soubigou / Hervé Jaouen
- Gavotte Plougastell - Tristan Gloaguen / Gaël Fur
- Bal Plougastell - Tristan Gloaguen / Gaël Fur
- Gavotte Plougastell,
- Bal Plougastell - Pierre Diquélou / Jean-Claude Billant
Ressources
Musique
- Danses Traditionnelles de Bretagne – Disque vinyle trente-trois tours de 1973 : Hervé Jaouen (biniou braz) Jean Soubigou (bombarde) Gavotte Plougastell, bal, Dañs ar Seizenn
- Danses Plougastell, enregistré en 2006 – Jean-Claude Billant (biniou koz) Pierre Diquelou (bombarde)
- Danses Plougastell, enregistré en 2011 - Gaël Fur (biniou koz) Tristan Gloaguen (bombarde)
Vidéo
- Collection Jean-Michel Guilcher : film des années 50 tourné à Plougastel
- Cinémathèque de Bretagne : Noce bretonne à Plougastel en 1931 (Pathé)
- Collectage de Viviane Hélias au début des années 1980
- Vidéo tournée en 2006 lors du stage terroir Plougastel
Bibliographie
- Bodénès Louis-Marie, Plougastel-Daoulas, ses villages, ses traditions, 1978
- Galbrun Erwanez, La danse bretonne, 1935
- Guilcher Jean-Michel, La tradition populaire de danse en basse-bretagne, 1963
- Mission du Père Maunoir à Plougastel 1644 traduit du latin par le Chanoine Henri Pérennès en 1940 dans Plougastel-Daoulas, Notice à l’usage du Pélerin et du Touriste
- Journaux numérisés (Le Petit Parisien du 06/01/1895, Le Temps du 06/02/1896, Le monde illustré 15/02/1896, Illustration du 27/03/1897, Armée et Marine du 16/02/1902, Femina du 01/02/1910, L’Aurore du 11/01/1911, Le Temps du 05/06/1931)
- Divers feuillets et documents manuscrits et dactylographiés
- Livret stage Kendalc’h sur le terroir Plougastel – 2006
- Plaquette sur le terroir Plougastel - 2006
Remerciements
- Informateurs de la danse : Mikaël Kervella et Alain Chuiton
- Ecriture de la partition : Cyril Le Gall
- Coordination du projet : Yvette Peaudecerf