Fiche de danse
Laridenn Mod Baod
Terroir
Pays de Baud
Vidéos et musiques
Rédacteurs
Cette fiche de danse expose la recherche réalisée grâce au collectage mené, dès les années 1950, par le cercle celtique de Baud. Elle a été rédigée en 2005 par Jean-Yves Joannic et Raphaël Hellec et mise à jour en 2015.
Famille de danses
Branle ancien
Structure de la danse
Danse unique
Accompagnement de la danse
Chant
Couple Biniou/Bombarde
Accordéon
Structure de la danse
Cercle celtique de Moréac à Tradi'Deiz
Appellation
Le laridé était communément nommé « laridenn » par les danseurs, sans précision de localisation. On y a ajouté le complément « mod Baod », car Baud était le bourg central de cette zone. C’est également le nom de la mode vestimentaire du pays. Autrefois, le bourg de Baud avait une influence naturelle sur les communes environnantes. Les sonneurs et chanteurs du pays avaient une réputation qui dépassait le canton.
Situation géographique et historique
La délimitation d’un pays est souvent compIexe et ses limites parfois vagues en fonction des différents critères retenus tels que : le port du costume, la pratique des danses, la pratique instrumentale, l’économie, l’histoire, la géographie... L’entité du pays de Baud ne peut être niée même si ses limites ne se superposent pas avec les critères précédemment notés. Le territoire du Laridé de Baud ne concerne essentiellement que les communes de Baud, Saint-Barthélémy et Guénin. Le pays de Baud est marqué par la présence de l’eau (entouré par les deux vallées de l’Evel et du Blavet), ainsi que par les forêts de Camors et de Floranges. Situé au centre du Morbihan, il accueille une population en augmentation régulière. Sa situation privilégiée avec sa gare, au carrefour des axes Rennes-Lorient et Pontivy-Auray favorise son développement économique C’est une plaque tournante des échanges commerciaux, mais aussi un centre historique.
Informateurs, témoignages et transmission
Cette fiche technique expose la recherche réalisée grâce au collectage mené, dès les années 1950, par le cercle celtique de Baud. Ce travail a été principalement effectué par Jude Le Paboul qui, en premier lieu, a collecté cette danse auprès de son père, Joachim Le Paboul. Jean-Michel Guilcher, dans son livre, La tradition populaire de danses en Basse Bretagne, estime l’apparition de cette danse vers 1865 (page 361). Les danses du pays de Baud ont été remises en valeur sous l’impulsion de l’association Ar Blañoëh (Le Blavet), crée en 1999. Le Cercle de Moréac et ses chanteurs ont œuvré pour la connaissance de ce terroir.
Occasion de danse
Tous les rassemblements de population étaient des occasions de danser. On se retrouvait lors des mariages, pardons, et les différents travaux en commun comme les battages, l’aire neuve (que l’on appelait « faire la place ») ou encore les charrois (transport de pierres pour faire les chemins, les talus…).
Origine et famille de danse
Le laridé à la mode de Baud fait partie de la grande famille des laridés, comme le précise Jean-Michel Guilcher.
Collection Cartopole de Baud
Forme et structure de la danse
Toujours dansée en rond, la ronde ne s’ouvre jamais, il n’y avait pas de code particulier quant à la tenue des mains, les danseurs se tenaient indifféremment par le majeur, l’index ou le petit doigt, toutefois, la position de la main est importante : le pouce est face au centre (pas tendu), ce qui facilite le travail des avants bras.
Tenue et mouvement des bras
Le mouvement est tonique avec une impulsion plus marquée sur les temps impairs. L’amplitude est plus importante vers l’avant, l’articulation des coudes est sollicitée sur les temps 1 et 3, entraînant en même temps que le balancé du bras, une flexion des avants bras maximale parallèle au sol dans cette partie de la danse. Les bras ne restent jamais tendus.
Temps 1 :
impulsion des avant-bras vers le haut, avec un léger mouvement du bras vers l’avant, aucun blocage des épaules.
Temps 2 :
les bras redescendent le long du corps.
Temps 3
:
Impulsion des avant-bras vers le haut, avec un léger mouvement du bras vers l’avant, aucun blocage des épaules.
Temps 4
:
les bras redescendent le long du corps.
Temps 5 :
accélération vive des bras sur la pose du pied au temps 5 entraînant une impulsion importante et tonique des avant-bras vers le haut en décrivant un arc de cercle dépassant la parallèle au sol.
Temps 6 :
les bras poursuivent leur mouvement résiduel de descente, avec un léger temps de pose à la fin du temps 6, les bras sont alors à l’équerre.
Temps 7 :
le schéma d’impulsion des bras est le même qu’au temps 5, à la différence que c’est davantage un mouvement ample et tonique de projection vers l’avant.
Temps 8 :
les bras redescendent le long du corps.
Technique de pas
Temps 1 :
appui pied gauche avec déplacement vers la gauche.
Temps 2 :
appui pied droit à l’assemblé des deux pieds. Temps 3 : appui pied gauche avec déplacement vers la gauche.
Temps 4 :
appui pied droit à l’assemblé des deux pieds. Temps 5 : prise d’appui sur le pied gauche avec petite progression latérale
Temps « et » :
pose du pied droit.
Temps 6 :
prise d’appui pied gauche.
Temps 7 :
prise d’appui du pied droit.
Temps 8 :
maintien appui du pied droit et décollement du pied gauche.
Notons que la progression moyenne est d’environ 30 cm sur les temps 1 et 3 et environ 10 cm au temps 5.
Style
C’est une danse avec déplacement latéral sur les cinq premiers temps, en souplesse, avec un travail continu des articulations : chevilles et genoux. Les danseurs restent toujours face au centre (les pieds également). Le contact au sol est franc mais pas frappé, le pied est ancré dans le sol à chaque contact mais est à la fois réactif pour enchaîner sur le pas suivant. Ce n’est pas un effleurement ni une impulsion verticale. Le laridenn mod Baod est une danse tonique et souple à la fois, les danseurs s’y expriment avec caractère. Ce laridé au caractère bien marqué se danse dans une zone géographique où se conjuguent les influences du nord (laridés pontivyens) et au sud (laridé de la côte).
Accompagnement musical
Le chant dans la ronde est l’accompagnement traditionnel le plus ancien. Le chœur répond au meneur sans tuiler. Le couple de sonneurs, biniou et bombarde était aussi très apprécié notamment pour les noces et les foires. L’accordéon a fait son apparition dans les années 1920. Le tempo est d’environ 170.
Modes vestimentaires
La mode de Baud couvre une quinzaine de communes. Si au XIXe, les hommes portent le costume des « Moutons Blancs », après 1900, la transition est très nette puisque les hommes portent un gilet et une veste de drap noir ornés de bandes de velours. La coupe de ces vêtements est sensiblement la même qu’à Pontivy. Les hommes de Melrand ont conservé jusqu’aux années 1920, un gilet presque identique à celui porté à Pontivy. Les gilets et vestes sont néanmoins ornés de galons noirs ou de broderies entre les bandes de velours. Le costume féminin est l’une des modes les plus seyantes du Morbihan et également la coiffe la plus ancienne. En effet, l’actuelle coiffe de Baud est la « kornek », coiffe qui descend tout droit de la grande coiffe à ailes qui était portée partout dans le Morbihan au XIXe. Cependant, à partir des années 1920, la coiffe entièrement brodée est devenue une oeuvre d’art et ne servait que pour les grandes occasions (noces, grandes fêtes religieuses...).
Collection Cartopole de Baud
CD de référence
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Laridenn mod Baod - duo accordéon chromatique-bombarde - René et Hervé Le Sergent (père et fils)
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Ha pe oen bihan bihannig - chant - Germaine Chevillard et Yann Guicheteau
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'M eus me ur verc’h da zimeziñ - chant - Ranned noz
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Ar soudarded - chant - Jo Goudivez et Claude Le Gallic
Ressources
- Le Provost Eléonore, Mélodies du pays de Baud : Treize chansons en breton du pays de Baud. Cassette et livret Dastum 1986. Réf. 04020 L/cassette
- Musique et chants des pays de Pontivy, Baud et pays Pourlet (Dastum 1997 CD + livret).
- Danses de toutes les bretagnes : volume 7, Kendalc’h
- Cassette vidéo de l’association « Ar Blañoèh » : Dansal é Bro Baod (Danser en Pays de Baud)
- Tri Pichon Noz, Voix de Bretagne, Coop Breizh, Cd
- A veg de veg, A bouez penn, 2006,
- Monographie de M. Mirabelle, publié en 1903 — Danses de noces en 1896.
- Le patrimoine de Baud compte également le Cartopole, vitrine du Conservatoire Régional de la Carte Postale, où un espace muséographique présente l’histoire de la carte postale toute l’année.
Remerciements
- Ecriture de la danse : Bernard Langlois