Fiche costume
Mariages en Bretagne
Presqu'île de Rhuys
1925
Mariage de Lucie L'Hénoret & Gaston Hedel
Terroir
Haut-Vannetais - Pays de Rhuys
Commune de Sarzeau
Date
1925
Cette fiche est extraite de "Mariages en Bretagne", un projet de Kendalc'h qui vise à valoriser les costumes d'un couple de mariés et de leurs parents, permettant de comparer l'évolution des guises et l'importante diversité des mises d'un même terroir. Les costumes exposés ici représentent la dernière mode traditionnelle portée dans ce terroir.
Rédacteurs
Martial Le Gloanic ~ Romuald Hervé
Sarzeau, une noce au Logeo. Le groupe a pris place pour la photo. Au premier plan à gauche, les musiciens engagés pour l’occasion mèneront cortèges et danses tout au long de la journée de noce. A l’église, les femmes laissaient les barbes de leurs coiffes dépliées. Ici, il est probable qu’elles viennent d’en sortir puisque certaines d’entre elles ne les ont pas encore repliées. Collection Jacqueline Lecaudey-Le Guen
Signe d’une fin de tradition annoncée, l’accordéon est devenu l’instrument à la mode et les tenues civiles ont largement intégré la ronde.
Collection Martial Le Gloanic
Une fois mariés, la couronne et la guirlande de la mariée ainsi que la boutonnière du marié sont conservés sous globe sur un coussinet de soie. Cette structure sous globe, souvent offerte par les parents des jeunes mariés, est souvent décorée de petits miroirs. On dit que le nombre de ces petits miroirs était égal au nombre de petits-enfants que les futurs grands-parents désiraient voir grandir autour d’eux. Collection Martial Le Gloanic
D’origine flamande, comme beaucoup de Dunkerquois, la famille Hedel s’est exilée pour fuir les avancées des batailles de la guerre 1914-1918. Ce séjour imposé avec ses parents au Logeo a néanmoins permis à Gaston de remarquer une voisine, Lucie, qu’il demande en mariage dès la fin de la guerre. Il l’épouse avant de repartir sur le paquebot de la ligne Saint-Nazaire-La Havane. Il porte d’ailleurs son uniforme de marin. Dans ce pays de travailleurs de la terre et de la mer, les différences sociales sont assez marquées. On observe une aisance relative dans les familles de marins, de capitaines ou d’armateurs. Ainsi, les accessoires, souvent luxueux, pouvaient valoir le prix d’un cheval… La mariée porte une robe de velours, un tablier de satin de soie festonné et une guimpe de tulle blanc brodé. Ses épaules sont couvertes d’un triangle de dentelle blanche volantée. Au lendemain de ses noces, la jeune épousée le teindra en noir. Son bonnet au point d’Irlande enserre le « Tourloutchou », bourrelet de tissu (on peut aussi l’appeler boudin, bouée ou rouleau) servant de support à la coiffe en gaze dont les barbes sont déployées le jour du mariage et à la couronne de fleurs d’oranger. à l’origine, la longueur des cheveux des femmes, coiffés en nattes relevées sur le haut de la tête, telle une couronne, suffisait à donner forme arrondie et volume à la coiffure. Les bas des manches et de la robe sont garnis d’un ruban de velours dont la largeur varie selon le niveau social.
« Etre an dimez hag ar c’heuz
n’eus nemet treuz ar c’hleuz
ha pa vo sellet mat n’eus
nemet treuz ur votez koad. »
Photo Jean Le Goff
La juxtaposition des matériaux brodés, des bijoux et des accessoires forment un ensemble digne d’une mariée de rang social élevé. Photo François Le Gal
Sur la presqu’île de Rhuys, pour les familles les plus aisées, les manches sont parfois également brodées. Superposer ses manchettes permet de montrer ce que l’on a de plus beau les jours de grande cérémonie.
Photo Jean Le Goff et François Le Gal
Ci dessus : La broderie au ruban de soie du châle est un style de broderie propre à la presqu’île de Rhuys. Cette technique permet une mise en valeur des motifs floraux en contraste sur le velours.
A gauche : La boutonnière du marié est assortie à la couronne de la mariée. Ici, c’est sur la vareuse d’uniforme qu’elle est épinglée.
Photos François Le Gal
Après son mariage, auquel succède en général la naissance de son premier enfant, la mère de famille adopte une mise plus sombre. Au début du XXe siècle, le noir a la faveur de beaucoup d’entre elles. Photo Jean Le Goff
A droite : Collection Martial Le Gloanic
