Fiche costume
Mariages en Bretagne
Poudouvre
1910
Mariage d'Eugénie Thomas & François Colas
Terroir
Poudouvre
Commune de Quévert
Date
1910
Cette fiche est extraite de "Mariages en Bretagne", un projet de Kendalc'h qui vise à valoriser les costumes d'un couple de mariés et de leurs parents, permettant de comparer l'évolution des guises et l'importante diversité des mises d'un même terroir. Les costumes exposés ici représentent la dernière mode traditionnelle portée dans ce terroir.
Rédacteurs
Guillaume Collin ~ Marie-Thérèse Guyader ~ Michel Guillerme
Collection Marie-Thérèse Guyader
Sur les bords de la Rance, dans la paroisse de Quévert, aux portes de Dinan, Eugénie et François se marient. Soixante invités le jour du mariage et une trentaine de « r’noçons » pour le retour, participent au repas donné dans une grange tendue de draps blancs. Au menu : volaille, cochon et riz au lait en dessert. François arbore fièrement le costume de ville : gilet, noeud papillon, bouquet de marié à la boutonnière, chapeau de feutre. Auguste, le violoneux, frère de la mariée, anime la noce. Eugénie a choisi une jupe à panneaux et un corsage à manches gigot, sur lequel est fixé un bouquet. Elle porte la coiffe dénommée « Barque renversée » particulière à la rive gauche de la Rance et modèle réduit du « Coq » du Poudouvre. La mère de la mariée est toute de noir vêtue comme le veut la mode depuis 1870. La jupe est dite à « gopte », c’est-à-dire qu’un pli religieuse au niveau du genou constitue une réserve de tissu permettant de rallonger la jupe lorsque le bas de celle-ci est usé. Son châle en imprimé cachemire et bordé de franges lui couvre les épaules. Elle porte la coiffe en forme de crête qui lui vaut le nom de « Coq ». Une épingle en or maintient les ailes rebrassées de cette coiffe. Les 100 à 150 plis du « Coq » ont été formés à l’ongle en double épaisseur de tissu. François est mobilisé en 1914. Eugénie lui rendra visite alors qu’il est en garnison et, pour l’occasion, achètera son premier chapeau. Elle ne reportera plus jamais la coiffe.
« Et ma qui sé pour me fère
dégourdi disaet la promise
Et mai qui sé l ’dégourdissou
bériaodaet l ’promis. »
Photo François Le Gal
Photo François Le Gal