Fiche costume
Mariages en Bretagne
Pays Nantais
1908
Mariage de Elise Cassard & Albert Rouaud
Terroir
Pays Nantais
Commune de Ligné
Date
1908
Cette fiche est extraite de "Mariages en Bretagne", un projet de Kendalc'h qui vise à valoriser les costumes d'un couple de mariés et de leurs parents, permettant de comparer l'évolution des guises et l'importante diversité des mises d'un même terroir. Les costumes exposés ici représentent la dernière mode traditionnelle portée dans ce terroir.
Rédacteur
Michel Guillerme
(voir la jeune fille en haut à gauche), par contre les coiffes sont bien présentes. - Collection Michel Guillerm e
Nous sommes à Ligné, gros bourg à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Nantes, car c’est là que réside la famille d’Elise la jeune épousée. Pour ce jour, le plus beau, elle a délaissé châle et devantière pour la « taille », la mode citadine, jupe et caraco confectionnés par Madame Lebaupin qui exerce au 2, quai des Tanneurs à Nantes. Par contre, la Dormeuse reste la coiffure obligée. C’est le nom de cette superbe petite coiffe brodée toute paillée que l’on porte entre Erdre et Loire. Six heures de travail sont nécessaires après l’amidonnage par la lingère du bourg pour la « pailler ». Jeune fille élégante, elle a orné sa coiffe d’un large ruban de soie aux motifs floraux et d’une couronne de fleurs d’oranger. Le marié, le jeune Albert, qui habite à Nantes porte la redingote encore à l’honneur pour les jeunes hommes de bonne famille. Les parents d’Albert, gens aisés, résident à Nantes dans leur hôtel particulier du Quai de la Fosse. La dormeuse de la mère est brodée à la riche manière de la ville, où l’on peut sentir l’influence de la Touraine et du commerce de la Loire. Son costume nantais est complet, châle de velours de soie envers satin, brodé et ce tablier si caractéristique avec sa grande bavette bordée de jais, réminiscence des mises du XVIIIe siècle. Au sortir de l’église, en double front et accompagnés au violon, on dansera l’avant-deux à la mode nouvelle, celui dit « de travers ».
« O qhi t’marieras-tu mon
p’tit fils JeanJoli-i
O qhi t’marieras-tu
oh dis-mai, dis-y
Ce s’ra o une belle fille
ô ma mère pensez-y don
Créy-ous ventié
que s’ra o la palle du four
Oh nenninon-on »
Photo Jean Le Goff
Photo François Le Gal
Très souvent, les bijoux sont en « pomponne », un alliage de bonne qualité qui a permis la démocratisation des bijoux dans les campagnes. Mais ici, nos deux nantais portent de l’or : sautoir, chaîne de montre, boucles d’oreilles (dormeuses) et broche de caraco.
La mariée porte à sa taille un bijou particulier en faveur à cette époque comportant un miroir, un poudrier et une petite fiole à sels.
Photo Jean Le Goff
Photo Jean Le Goff