Fiche costume
Mariages en Bretagne
Pays de Vannes 1952
Mariage de Lucie Guého & André Mahé
Terroir
Haut-Vannetais ~ Pays de Vannes
Commune de Theix
Date
19 juillet 1952
Cette fiche est extraite de "Mariages en Bretagne", un projet de Kendalc'h qui vise à valoriser les costumes d'un couple de mariés et de leurs parents, permettant de comparer l'évolution des guises et l'importante diversité des mises d'un même terroir. Les costumes exposés ici représentent la dernière mode traditionnelle portée dans ce terroir.
Rédacteurs
Annie Raulo ~ Martial Le Gloanic ~ Romuald Hervé
La société évoluant, la période de mariage n’est plus calquée sur le rythme des saisons et du travail à la ferme. Nous sommes le 19 juillet 1952 et Theix célèbre son dernier mariage en costume traditionnel : les mariés sont André Mahé et Lucie Guého. Avec le temps évolue aussi le choix des textiles pour les dernières mariées en coiffe. Le pays de Vannes voit apparaître des éléments de parure dans des matières nouvelles, telles que la guimpe en organdi et le tablier en crêpe ou ottoman synthétiques. Pour les plus aisées, la robe est agrémentée de motifs floraux perlés. La coiffe en filet brodé valorise le travail de la coiffure. Le châle ou mouchoir, en tulle brodé, est blanc avec une bordure festonnée. Seule la mariée portait un châle blanc ou de couleur claire. Les demoiselles d’honneur et les femmes qui se remariaient portaient un châle noir à franges. Après le mariage, ces châles blancs étaient très souvent teints en noir et les femmes continuaient à les porter les beaux jours, aux grandes occasions, plus légers que les châles de velours. La couronne, plus petite qu’au début du siècle, était achetée chez l’horloger, le bijoutier ou le chapelier. La guirlande posée sur le tablier ou tombant à l’arrière de la coiffe est remplacée par un bouquet de corsage. Le marié a choisi un costume de ville trois pièces. Il arbore un nœud papillon. Son dernier lien avec la tradition se résume au port de la boutonnière assortie à la couronne de la mariée. Chez le photographe, on trouvera un bouquet de fleurs coupées, souvent artificielles, pour prendre la pose. Le jour du mariage, les parents portent eux aussi, leurs plus beaux atours. Après la seconde guerre mondiale, il n’est pas rare de voir certains hommes, avancés en âge, porter la veste de ville avec le gilet traditionnel et le chapeau à guides. Les femmes de cette génération, elles, porteront et arboreront le costume complet aux grandes occasions jusqu’à la fin de leur vie. La mère porte une coiffe intermédiaire entre la coiffe «tri kintr» du début du siècle et la petite coiffe de la mariée. Son châle est en velours de soie noire, brodé et bordé de franges. Son tablier est ici brodé et noir, couleur élue des femmes après leur mariage.
« Evit bevañ gant levenez
N’eus ket ezhomm
aour na perlez. »
Photo Jean Le Goff
Détail de la coiffe en filet brodé, posée sur une petite coiffette brodée sans lacets noués sous le cou comme avec la coiffe «tri kintr». Cette mode est représentative de l’est et du nord-est de la région de Vannes. Photo François Le Gal
Détail de broderie Richelieu à la mode des années 1930. La part de broderie, employant largement le point d’araignée ici brodé sur un ottoman synthétique, est devenue de plus en plus importante au fil des années, jusqu’à recouvrir pratiquement tout le tablier. En transparence, le perlage de la robe est visible.
Photo François Le Gal
Photo François Le Gal
La mère porte un ensemble de pièces caractéristiques des années 1920, dont une guimpe brodée sur tulle avec des motifs floraux.
Photo François Le Gal
Photo François Le Gal
Châle en velours de soie brodée. La technique de bourrage permet de donner du relief aux motifs. Photo François Le Gal