Fiche costume
Mariages en Bretagne
Langueux-Yffiniac
1921
Mariage de Anne-Marie Redon & Mathurin Le Fur
Terroir
Pays de Saint-Brieuc
Commune de Langueux
Date
1921
Cette fiche est extraite de "Mariages en Bretagne", un projet de Kendalc'h qui vise à valoriser les costumes d'un couple de mariés et de leurs parents, permettant de comparer l'évolution des guises et l'importante diversité des mises d'un même terroir. Les costumes exposés ici représentent la dernière mode traditionnelle portée dans ce terroir.
Rédacteur
Michel Guillerme
Sur cette photo d’une noce du fond de la baie de Saint-Brieuc, les jeunes femmes portent le « Bonnet » et les anciennes la « Boîte à laver ». - Collection Michel Guillerme
Nous assistons ici à un mariage dans le pays de l’oignon, à Langueux en 1921. Beau-père et gendre vont d’ailleurs vendre les chapelets tressés vers le Maine et la Normandie, c’est la surchampterie. La jeune épousée, Anne-Marie, a abandonné le beau « Bonnet carré », appelé aussi par dérision la « Boîte à laver », que porte encore sa mère. Sa tenue, constituée d’une jupe et d’un chemisier, a raccourci, mode d’après-guerre oblige. Elle ne porte plus le grand châle ni la devantière. Dans les bourgs du fond de la baie de Saint-Brieuc, on ne porte rien sur la coiffe pour le mariage : ni couronne, ni diadème. Par contre, le bouquet de corsage en fleurs d’oranger est encore en usage. Les parents se sont mariés autour des années 1900. La mère est restée fidèle à la mode de sa jeunesse, en particulier à son beau châle brodé qui ne sort que pour les grandes cérémonies. Le tablier est confectionné en satin, que l’on s’est procuré chez une mercière de la ville toute proche. Toute sa fierté réside dans le port de cet imposant « Bonnet carré ». Il a gardé les dimensions qu’il avait pour ses propres noces et ses broderies sur tulle. Au début des années 1920, un petit jeu veut que, au cours de la séance de photo de groupe, les partenaires échangent leurs compagnes.
« Ergardez ben,
le bounhoume
n’est pas o sa coëffe »
Photo Jean Le Goff
Chemise à plastron et à col cassé très amidonnée et glacée, entretenue par une lingère professionnelle.
Photo François Le Gal
La coiffe de la mère, appelée « Bonnet carré », a été surnommée « Boîte à laver » car retirée de la tête qui la porte elle a vraiment la forme de l’accessoire des lingères. Photo François Le Gal
Le « Bonnet » a d’abord été la coiffe des artisanes de Saint-Brieuc, après avoir supplanté la grande catiole, puis son aire s’est beaucoup étendue, remplaçant bon nombre de coiffes, tant vers le Goëlo à l’ouest que vers l’est, territoire des « Boîtes à laver ». Photo François Le Gal
