Fiche costume
Mariages en Bretagne
Glazig 1946
Mariage de Louise Barré & Jean Quintin
Terroir
Glazig
Quartier Kerfeunteun - Quimper
Date
1946
Cette fiche est extraite de "Mariages en Bretagne", un projet de Kendalc'h qui vise à valoriser les costumes d'un couple de mariés et de leurs parents, permettant de comparer l'évolution des guises et l'importante diversité des mises d'un même terroir. Les costumes exposés ici représentent la dernière mode traditionnelle portée dans ce terroir.
Rédacteur
Mariage de René Quintin et Marie-Jeanne Jacq en avril 1942 à Landudal - Collection Isabelle Quintin
A Kerfeunteun, aux portes de Quimper, Louise prend pour époux Jean Quintin. Elle a choisi un costume en velours blanc composé de quatre pièces principales : un « jiletenn », un corselet qui donne cette tenue si particulière aux femmes de la région quimpéroise, une jupe et un tablier. Son ornementation doit correspondre au statut social de la promise. Ici, il est brodé de fil de soie, de perles soufflées, de perles-tubes dorées, argentées et de strass. La couleur de fil la plus prisée est le rose. La coiffe, appelée « Borledenn », est ornée d’un ruban perlé qui est porté pour les noces et les pardons pendant un an. Sa coiffe est composée d’un carton (« ar vorledenn », qui lui donne son nom) d’environ 15 cm servant de support à la petite coiffe (« ar c’hoef bihan »). La grande coiffe (« ar c’hoef bras ») est délicatement épinglée sur ces pièces. à son sommet se trouve un petit rectangle de coton piqué blanc qui lui donne son nom. Pour l’occasion le carton de coiffe est recouvert d’un satin orné de perles. Suivant la mode parisienne, les mariés apprécient un bouquet de fleurs naturelles. Les arums et les oeillets sont particulièrement en vogue. Le marié a définitivement quitté la guise traditionnelle et est vêtu d’un costume trois pièces, son appartenance au terroir n’est donc plus visible. La mère de la mariée porte une tenue très sobre de même coupe que celle de sa fille. Un tablier noir complète le costume. De même le carton de sa coiffe est recouvert de tissu noir. Le foulard est le signe d’une mode de la ville qui peu à peu supplante la mode traditionnelle. Le père du marié a conservé sa marque identitaire en portant sous sa veste de costume le fameux gilet glazig. Ce nom provient de la couleur du drap bleu, étoffe dominante du costume masculin. à l’encolure il est ornementé d’une bande de velours ainsi que de broderies, à dominante jaunes, agrémentées de blanc, orange, rouge, vert, bleu mauve et rose. Le chapeau est en taupé. Après son mariage, les rubans de velours ont été coupés, mettant ainsi en valeur la boucle du chapeau de forme rectangulaire.
An diaoul a red etre
an dimez hag an eured. »
Photo Jean Le Goff
Détail du gilet glazig porté sous la veste de costume. La broderie de fil de soie de couleurs chatoyantes souligne la pièce de velours placée à l’encolure et marque la transition avec le drap bleu. Photo François Le Gal
Détail de la broderie du tablier. La fleur brodée (technique du passé empiétant) est rehaussée de perles et de strass.
Photo François Le Gal
Photo François Le Gal
La coiffe de la mariée est agrémentée d’un lacet de soie ou de satin perlé. La coupe en V (dos) du corselet baleiné, très rigide, fermé grâce à trois épingles sous la poitrine, affine la taille des femmes. Photo Myriam Jégat
La parure (coiffe, col et gorgerette) est ornée du même motif brodé sur tulle travaillé sur un filet. La coiffe, posée sur le chignon, est lacée sous le menton à l’aide de mentonnières (parties de la petite coiffe) qui cachent les oreilles de la femme. Photo François Le Gal